En campagne pour sa réélection à la tête de la République du Congo, le président Denis Sassou-Nguesso s’est rendu récemment à Impfondo, dans le département de la Likouala avec une importante délégation. C’était pour la cérémonie de pose de la première pierre relative au projet de construction d’une centrale solaire hybride. L’installation qui affichera une capacité de 3,4 MW sera construite par Produits de construction de Brazzaville (Procob).
La filiale de l’entreprise belge ABC Contracting mettra en œuvre ce projet en plusieurs phases. La partie solaire de l’installation couvrira un terrain clôturé de 11 hectares. Procob y installera 11 520 panneaux solaires capables de fournir 6 480 kVa. L’installation de la centrale solaire prendra 10 mois. Le coût de cette installation n’a pas été révélé, mais Procob estime que la partie thermique du projet nécessitera un investissement de 2,9 milliards de francs CFA (4,42 millions d’euros).
Une alternative aux groupes électrogènes
Procob assurera également la construction d’une ligne d’évacuation de 20 kV, ainsi que l’extension du réseau de distribution d’électricité sur au moins 7,5 km. L’entreprise basée à Brazzaville réhabilitera et étendra le réseau basse tension existant dans la ville d’Impfondo. La centrale solaire hybride de 3,4 MW sera livrée avant la fin du mois de décembre 2021. L’ensemble du projet est financé par le Trésor public congolais.
Le projet permettra de sécuriser l’accès à l’électricité dans la ville d’Impfondo. Les ménages et les entreprises de la principale ville de la Likouala sont alimentés en électricité par des générateurs appartenant à la Société nationale d’électricité (SNE). Mais depuis plusieurs années, l’entreprise a du mal à approvisionner ses générateurs en carburant. Conséquence, ses abonnés doivent subir des délestages. La situation d’Impfondo est symptomatique de la situation dans d’autres localités congolaises.
Le pays dispose d’une capacité installée de 650 MW. Selon le rapport 2018 de la Banque mondiale, le taux d’accès à l’électricité au Congo est de 68,5 %. Si la situation s’est améliorée ces dernières années dans des grandes villes comme Brazzaville et Pointe-Noire, les zones rurales restent à la traîne, avec un taux d’accès à l’électricité de seulement 5 %.
Jean Marie Takouleu