À la faveur de la 2e édition du festival Mushezo y’Afrikal, qui s’est ouvert le 16 décembre 2019 à Kinshasa, Junior Luwaka s’est illustré par la présentation d’une œuvre particulièrement engagée contre la pollution plastique. L’artiste plasticien dénonce l’incivisme des citadins qui jettent les déchets plastiques partout dans la nature.
La nouvelle œuvre d’art de Junior Luwaka s’appelle Bololenkemi (« Bête que je suis », en Mongo, une langue locale). C’est donc un nom à la fois frontal et sensibilisateur, à l’endroit de ses destinataires, que sont les plus de 17 millions d’habitants qui peuplent Kinshasa, la capitale congolaise. Ces derniers sont taxés d’irresponsables dans la gestion des emballages plastiques après usage. Bouteilles, bouchons, sachets et sacs en plastique sont jetés à tout de champ. Et les citadins ne se soucie gère des risques environnementaux et sanitaires de telles pratiques.
C’est contre ce comportement irresponsable que s’insurge l’artiste Junior Luwaka, à travers la présentation de Bololenkemi. On y voit un homme, dont le corps est tapissé de bouteilles en plastique et de bouchons, disposés à accueillir d’autres bouteilles sur son corps. À travers cet accoutrement, le personnage invite les utilisateurs de plastiques à venir les coller sur son corps, lieu de conservation durable, au lieu de les jeter partout dans les rues de Kinshasa.
85 % % des déchets plastiques mal gérés à Kinshasa
Bololenkemi a été présenté au public de Kinshasa le 16 décembre 2018, à l’occasion de la 2e édition du festival d’art plastique appelé Mushezo y’Afrika, qui était consacré à la lutte contre la pollution plastique, à travers le thème « vaincre la pollution plastique à Kinshasa et partout ailleurs ». Cette thématique s’inscrit en droite ligne des recommandations de l’ONU Environnement, à l’occasion de la célébration le 5 juin 2018 de la journée mondiale de l’environnement. Tout en mettant un accent sur la lutte contre la pollution plastique, l’organisation appelait les citoyens du monde à s’engager de manière concrète et permanente.
Au Congo, où la pollution plastique gagne des proportions de plus en plus inquiétantes, l’ONU Environnement signalait déjà en 2012, une production journalière de 48 154 kg de déchets plastiques, tout en regrettant la mauvaise gestion de 85 % de ces déchets.
Toutefois, le gouvernement n’est pas resté indifférent à cette situation. Le 30 décembre 2017, un décret du Premier ministre a mis fin à la production, l’importation, la commercialisation et l’utilisation des sacs, sachets et autres emballages en plastique sur toute l’étendue de la RDC. Après avoir accordé un sursis de six mois aux opérateurs du secteur, le gouvernement a signé l’entrée en vigueur dudit décret le samedi 30 juin 2018.
Boris Ngounou