La République du Congo suspend l’exportation du bois sous forme de grume. La mesure est entrée en vigueur le dimanche 1er janvier 2023 au port de Pointe-Noire. Le Congo rejoint ainsi le Gabon qui applique cette démarche de durabilité dans la gestion forestière depuis 2010. Le Cameroun par contre, continue d’exporter les billes de bois, au détriment des défenseurs de l’environnement et des accords internationaux sur la préservation des forêts.
Le port de Pointe-Noire, en République du Congo, n’exporte plus le bois sous forme de grume. Les exportations de bois en provenance du Congo ne portent désormais que sur des produits semi-finis ou finis. La décision prise en fin décembre dernier, et qui est en vigueur depuis le 1er janvier 2023, devrait, selon les autorités portuaires, permettre au secteur forestier congolais et plus largement aux industries du secteur d’augmenter leurs contributions au Produit intérieur brut (PIB) et donc d’élargir les recettes de l’État.
Les responsables du port de Pointe Noire s’inscrivent dans le sillage de la ministre congolaise de l’Économie forestière Rosalie Matondo, qui a annoncé dans un courrier datant du 21 octobre 2022, qu’à compter du 1er janvier 2023, les exportations de bois en provenance du Congo ne porteraient que sur des produits semi-finis ou finis. Le Congo rejoint ainsi le Gabon qui applique cette politique depuis 2010.
Cette décision du Congo va à l’encontre des orientations du Conseil des ministres de l’Union économique de l’Afrique centrale (UEAC), qui a décidé le 28 octobre 2022 de reporter pour une énième fois, et à une date non précisée, l’entrée en vigueur de l’interdiction de l’exportation des billes de bois.
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La décision du Congo peut aussi être perçue comme un message à l’endroit du Cameroun, deuxième couverture forestière du bassin du Congo, avec environ 22 millions d’hectares de forêts, soit près de 46% de la superficie totale du pays. Au détriment des appels lancés par les défenseurs de l’environnement et des nombreux accords internationaux, notamment l’accord de paris qui invite entre autres à la gestion durable des forêts, le Cameroun continu d’exporter les billes de bois, ceci au nom d’une manne fiscale qui s’élève à 80 milliards de francs CFA (près de 122 millions d’euros), selon des chiffres officiels. Un prélèvement fiscal que les acteurs du secteur bois n’entendent plus subir. Dans un préavis de grève adressé au Premier ministre le 23 décembre 2022, ces derniers annoncent un mouvement d’humeur, lequel est en cours depuis le 2 janvier 2023.
Boris Ngounou