La Commission des forêts d’Afrique centrale (Comifac) fait partie des indignés de la 27e Conférence des Nations unies sur le climat (COP 27) qui s’est tenue du 6 au 20 novembre 2022 à Charm El-Cheikh en Égypte. L’organisation qui œuvre pour la conservation, la gestion durable et concertée des écosystèmes forestiers d’Afrique centrale n’est toujours pas entrée en possession des fonds à elle promis lors de la COP 26 à Glasgow, en Grande-Bretagne du 1er au 12 novembre 2021. « Il y a un an à Glasgow, les pays du Nord ont promis 1,5 milliard de dollars pour soutenir le financement du climat dans les pays du bassin du Congo. Depuis lors, nous n’obtenons que de paroles et aucun financement concret. Il est temps de payer, car l’Afrique souffre énormément de l’impact du changement climatique », affirme le ministre camerounais des forêts Jules Doret Ndongo, président en exercice de la Comifac.
Le montant de 1,5 milliard de dollars, soit plus de 980 milliards de francs CFA étaient destinés au développement des peuples autochtones et communautés locales dans leurs efforts de protection des forêts tropicales. Un montant qui n’est déjà pas insuffisant, au vu de l’urgence climatique. Perturbations des saisons, inondations, assèchement des points d’eau, avancée du désert, etc. sont quelques phénomènes climatiques que les populations de cette partie du continent vivent régulièrement ces dernières années.
Un rôle central dans le maintien de l’équilibre climatique mondial
Pour préserver leurs étendues de forêts tropicales, les pays d’Afrique centrale nécessitent de bien plus que les 1,5 milliard de dollars promis lors de la COP 26. Réunis dans la ville de Kinshasa en République démocratique du Congo (RDC), le 5 octobre 2022 en prélude à la COP 27, les ministres des forêts de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), ont fixé le nouvel objectif financier auquel devrait se soumettre la communauté internationale. Il s’agit d’une enveloppe financière de 100 milliards de dollars par an.
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Un besoin de financement climatique qui pourrait se justifier par la contribution du bassin du Congo au maintien de l’équilibre climatique mondial. Selon les chiffres de la Comifac, le bassin du Congo, qui couvre 11 pays d’Afrique centrale, compte 24 millions d’hectares de forêts aménagées dont 5,3 millions d’hectares certifiés suivant les standards de gestion responsable. Son taux de déforestation est évalué à moins de 1%, et en fait l’un des plus grands des trois bassins de forêts tropicales avec une moyenne d’émissions de gaz à effet de serre de 530 millions de tonnes tandis que la moyenne de l’absorption atteint 1,1 milliard de tonnes de carbone.
Boris Ngounou