La quinzième Conférence des parties (COP15) contre la désertification s’est achevée le 20 mai 2022 à Abidjan en Côte d’Ivoire, sous une note de satisfaction mitigée. Certains participants regrettent la non adoption d’un protocole contraignant sur la sécheresse, tandis que d’autres saluent l’objectif de restaurer un milliards de terres dégradées d’ici à 2030.
«L’accélération de la restauration d’un milliard d’hectares de terres dégradées d’ici à 2030 ». C’est le seul objectif chiffré de la déclaration finale publiée à l’issue de la quinzième Conférence des parties (COP15) contre la désertification, tenue du 9 au 20 mai 2022 à Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire. À côté de cet objectif principal, le communiqué final de la COP15 préconise également le renforcement de la résilience face à la sécheresse en identifiant l’expansion des zones arides et l’amélioration de l’implication des femmes dans la gestion des terres.
Saluant cet objectif de restauration des terres, présenté comme l’équivalent de l’objectif de limiter le réchauffement climatique sous les 2°C fixé dans l’Accord de Paris lors de la COP21 sur le climat, des délégations de la COP15 sur la désertification se félicitent de la prise en compte, pour la première fois, la question foncière. À qui appartient la terre ? Qui en détient le droit d’usage ou de propriété ?. Autant des questions, variables selon le pays et dont la prise en compte est primordiale pour la réussite des projets de restauration des terres dégradées.
Occasion manqué pour l’adoption d’un protocole sur la sécheresse
Selon un rapport publié par l’Organisation des Nations unies (ONU) quelques jours avant le début du sommet, la désertification concerne 40 % des terres émergées et affecte d’ores et déjà environ la moitié de l’humanité.
Face à l’urgence de la situation, certains délégués n’ont pas caché leur déception à l’issue des travaux de COP15. De nombreux délégués du continent africain voulaient voir l’adoption un protocole additionnel sur la sécheresse. Inspiré du protocole de Kyoto, cet instrument juridique contraignant aurait permis de drainer des financements pour lutter contre la sécheresse et ses conséquences, en plus d’inciter les pays touchés par ce phénomène climatique à mettre en place des plans d’action nationaux comprenant notamment des systèmes d’alerte précoce.
En l’absence d’accord, un groupe de travail intergouvernemental sur la sécheresse a été créé et le sujet sera à nouveau sur la table des négociations lors de la COP16, qui se déroulera en 2024 en Arabie saoudite.
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Moins connue, la convention sur la désertification fait partie avec celles portant sur le climat et la biodiversité, des trois conventions créées en 1992 lors du sommet de Rio sur la terre. Ces Conventions ont pour but d’assurer la conservation de la diversité biologique, l’utilisation durable de ses éléments et le juste partage des avantages découlant de l’exploitation des ressources génétiques.
Boris Ngounou