L’investisseur britannique CDC Group fera de gros efforts en matière de financement de l’adaptation au changement climatique dans le monde. L’institution de financement du développement, par ailleurs hôte de la COP26 s’engage à allouer 3 milliards de livres sterling (plus de 4 milliards de dollars) au financement du climat au cours des cinq prochaines années. CDC Group prévoit de renforcer cet engagement avec un mécanisme d’innovation climatique de 200 millions de livres sterling (plus de 271 millions de dollars) annoncé par le gouvernement britannique lors de la journée des finances de la COP26. Ce nouveau mécanisme permettra de financer des solutions climatiques novatrices, notamment en matière d’adaptation et de résilience.
« Le premier bénéficiaire de cette facilité, l’entreprise agritech Pula, basée au Kenya, en est un exemple. Il permettra à Pula d’offrir une assurance paramétrique “pay-at-harvest” (paiement à la récolte) non testée aux petits exploitants dans plusieurs pays africains afin d’en accélérer l’adoption », annonce l’institution financière britannique.
L’AFD se renforce dans 18 pays africains
Ces derniers mois, CDC Group a multiplié ses investissements en Afrique, principalement à destination du secteur privé. L’investisseur britannique se concentre principalement dans les projets de développement durable, notamment les énergies renouvelables, la mobilité électrique et les logements écoresponsables, dans les pays comme l’Afrique du Sud et le Kenya.
Moins actif en Afrique, Cassa Depositi e Prestiti (CDP), un organisme du ministère italien de l’Économie et des Finances promet d’allouer 4 milliards de dollars en faveur de l’atténuation et de l’adaptation au changement climatique. Pour sa part, l’Agence française de développement (AFD), le bras financier de la diplomatie française annonce 2 milliards d’euros par an à partir de 2021. Dans le cadre de son engagement climatique, la banque de développement lance la seconde phase de son programme « AdaptAction » avec 15 millions d’euros pour 18 pays en Afrique.
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Ce mécanisme mis en place en 2017 est destiné à accompagner les pays dans la mise en œuvre de leurs engagements en faveur d’un développement plus résilient. Il s’agit concrètement de proposer une assistance technique et des activités de renforcement de capacités pour consolider la gouvernance climat, mieux intégrer l’adaptation au changement climatique dans les politiques publiques et faire émerger des projets d’adaptation structurants.
Quel engagement côté américain ?
Deuxième plus gros pollueur au monde avec 5,2 milliards de tonnes de CO2 par an derrière la Chine (10 milliards de tonnes de CO2 par an), les États-Unis d’Amérique à travers la DFC (Société financière américaine pour le développement international) prévoient un investissement de 1 milliard dollars pour la résilience, notamment dans l’agriculture pour garantir la sécurité alimentaire. Outre ce financement, l’institution financière lance une Facilité d’action pour le climat, qui déploiera au moins 50 millions de dollars en fonds d’assistance technique « afin de constituer une solide réserve de transactions d’investissement en matière de financement climatique, notamment pour l’adaptation et la résilience ».
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L’investisseur finlandais Finnfund promet un investissement d’un milliard d’euros pour l’adaptation et l’atténuation des effets du changement climatique. La Nederlandse Financierings-Maatschappij voor Ontwikkelingslanden (FMO), la société néerlandaise de financement du développement qui montre un regain d’intérêt pour l’Afrique gérera 600 millions d’euros mobilisés par le Fonds néerlandais pour le climat et le développement (DFCD). La FMO mettra également en place un mécanisme de financement de 75 millions d’euros pour l’eau, un secteur clé dans les pays aux climats arides et semi-arides du Sahel, d’Afrique du Nord, de la corne de l’Afrique et d’Afrique australe.
Même sans objectifs très chiffrés, d’autres investisseurs s’engagement à augmenter leurs financements en faveur de l’adaptation au changement climatique dans le monde. C’est le cas du Fonds nordique de développement (NDF) qui veut allouer 50 % de ses financements à l’adaptation. La Banque européenne d’investissement (BEI) promet un premier plan visant à augmenter le volume et l’impact de ses financements d’adaptation. Le Development Finance Institute Canada (DFIC) augmentera son financement climatique à 35 % de ses investissements totaux d’ici à 2025.
Jean Marie Takouleu