Mardi 2 novembre 2021, lors de la 26e session de la Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP26) à Glasgow en Écosse, une dizaine de pays et le Fonds Bezos pour la Terre ont manifesté leur engagement pour la préservation des forêts d’Afrique centrale. Un engagement qui se traduit par deux contributions collectives d’un montant total d’au moins 2 milliards de dollars, destinées aux initiatives REDD+ en Afrique centrale, entre 2021 et 2031.
Le panel de haut niveau sur les forêts et l’utilisation des terres, organisé le mardi 2 nombre 2021, lors de la 26e Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP26) qui se tient à Glasgow en Écosse, a débouché sur deux flux de financement climatique en faveur de l’Afrique centrale. La sous-région abrite le bassin du Congo, la deuxième plus grande forêt tropicale au monde (plus de 240 millions d’hectares) après celle de l’Amazonie.
À la suite d’un plaidoyer pour la préservation du bassin du Congo, délivré par le président de la République démocratique du Congo (RDC) Félix Tshisekedi, une dizaine de pays (dont les États unis et le Royaume-Uni) et le Fonds Bezos pour la terre ont manifesté leur engagement à l’égard de ce massif forestier en annonçant une contribution collective d’au moins 1.5 milliard de dollars de financement entre 2021 et 2025. Ce fonds vise à soutenir les efforts menés par les pays du bassin du Congo dans la mise en œuvre des activités REDD+ (Réduction des Émissions dues à la déforestation et à la dégradation forestière). Il s’agit de protéger et maintenir les forêts de cette région, les tourbières et les autres réserves de carbone essentielles pour la planète.
Les 5 M$ de la Cafi en faveur de la RDC
Le deuxième flux de financement climatique opéré vers l’Afrique centrale au cours de la troisième journée de la COP26 est particulièrement destiné à la RDC. Le président Félix Tshisekedi et le Premier ministre britannique Boris Johnson, ont signé un programme de financement d’une durée de 10 ans (2021-31) pour protéger la forêt de la RDC, à travers le changement des techniques d’agriculture traditionnelle qui détruisent la forêt, et le renforcement des mesures de résilience des populations rurales.
Lire aussi-AFRIQUE : préserver le bassin du Congo, l’une des résolutions du congrès de l’UICN
Cet accord multi-bailleur d’un montant de 500 millions de dollars pour les cinq premières années, est initié dans le cadre de l’Initiative pour la forêt de l’Afrique centrale (Cafi). Il s’agit d’une collaboration entre le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la Banque mondiale, six pays d’Afrique centrale (le Cameroun, la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, la Guinée équatoriale, le Gabon et la République du Congo) et une coalition de donateurs, dont le Royaume de Norvège, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni. Le rôle des six pays d’Afrique centrale étant de développer des cadres d’investissement pour soutenir l’utilisation durable et la conservation de leurs ressources forestières, notamment par la mise en œuvre des activités REDD+.
La RDC qui occupe plus de 60% de l’ensemble des forêts du bassin du Congo, enregistre le taux de déforestation le plus élevé de la région. Dans une étude parue en 2019, l’université du Maryland, aux États-Unis indique la superficie de forêts perdues dans tout le bassin entre 2000 et 2014 est de l’ordre de 16,6 millions d’hectares (ha). La RDC se taillant la part du lion, avec 69,1% de cette surface, suivie du Cameroun (9,9%).
Boris Ngounou