Le rapport 2022 sur les émissions de CO2 produit par le Global Carbon Project et son équipe internationale d’une centaine de scientifiques, et financé par la Fondation BNP Paribas, a été publié le 11 novembre 2022. Il indique que les émissions mondiales de CO2 devraient atteindre 40,6 milliards de tonnes en 2022 avec une hausse de 1% par rapport à 2021 et tout près du record de 2019 qui était de 40,9 milliards de tonnes.
Bien que ne figurant pas parmi les principaux pays émetteurs de CO2, la République démocratique du Congo (RDC) est épinglée pour son rôle dans la conversion des forêts. Le pays d’Afrique centrale est cité avec l’Indonésie et le Brésil, comme les principales zones de la planète où les émissions de CO2 liées à la déforestation sont les plus élevées. Les chercheurs du Global Carbon Project notent que les émissions liées aux changements d’affectation des terres, en particulier la déforestation, devraient s’élever à 3,9 milliards de tonnes de CO2 en 2022. L’Indonésie, le Brésil et la RDC contribuent à hauteur de 58 % à ces émissions mondiales.
Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la RDC est le pays où le taux de déforestation est le plus important. De 1990 à 2015, le taux de déforestation en RDC est resté constant à 0,20%, ce qui équivaut à la perte de 311 000 hectares par an. Une publication du Centre pour la recherche forestière internationale (Cifor), fournit un taux net qui a doublé entre les deux périodes analysées, passant de 0,11 % entre 1990-2000 à 0,22 % entre 2000-2005.
Les émissions de CO2 d’origine fossile
Les émissions d’origine fossile sont les principaux responsables du réchauffement climatique. Selon l’étude, les émissions de CO2 produites par la consommation d’énergies fossiles, notamment le pétrole, le gaz ou le charbon, dépasseront en 2022 leur niveau record, après le trou d’air dû au Covid19.
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Les émissions mondiales de CO2 d’origine fossile devraient ainsi augmenter de 1 % par rapport à 2021, pour atteindre, au total, 36,6 milliards de tonnes de CO2, soit un peu plus que les niveaux de 2019, avant la pandémie de la Covid-19. Les émissions provenant du charbon devraient augmenter d’environ 1 %, mais pourraient conduire à un nouveau pic mondial. Cette situation est en partie liée à la crise énergétique qui pousse beaucoup de pays européens à relancer leurs vieilles centrales à charbon. Il en est de même pour les émissions dues au pétrole, en hausse d’environ 2 %, principalement du fait du rebond de l’aviation internationale, bien qu’elles restent toujours inférieures aux niveaux de 2019. Les émissions liées au gaz devraient aussi connaître une légère baisse, en 2022, d’environ 0,2 % et celles associées au ciment seront réduites d’environ 1,6 %.
Chaque année, ce consortium international de chercheurs dresse le bilan des émissions mondiales de CO2. Les chercheurs assurent que « pour atteindre zéro émission de CO2 d’ici à 2050, il faudrait maintenant diminuer les émissions d’environ 1,4 milliard de tonnes de CO2 chaque année ».
Boris Ngounou