En raison de l’interdiction de manifester en Égypte pendant le déroulement de la 27e Conférence des Nations unies sur le climat (COP27), des militants écologistes mènent des actions depuis l’étranger pour exprimer leurs revendications. Le 13 novembre 2022 au Musée égyptien de Barcelone, en Espagne, deux jeunes activistes, un homme et une femme appartenant au collectif « Futuro Vegetal », ont aspergé à l’aide de bouteilles en plastique de Coca-Cola la cage en verre de faux pétrole, puis les murs de faux sang.
Ils ont ensuite dévoilé une grande banderole appelant à la « Justice climatique », dénonçant une « COPCA COLA » en référence à la Cop27 qui se poursuit à Charm el-Cheik, en Égypte, et à la firme Coca-Cola, l’un des sponsors officiels de la conférence.
« Futuro Vegetal », un collectif espagnol de désobéissance contre la crise climatique, figure ainsi parmi les organisations de protections de la nature qui ne cachent leur frustration au terme de la première semaine de la grand-messe des Nations unies sur le climat, accueilli cette année par l’Égypte.
Pertes et dommages
Le lancement de la COP27, le 6 novembre 2022, a vu pour la première fois le sujet des pertes et préjudices dus aux changements climatiques (« loss and damage », dans le jargon des négociations climat) être inscrit officiellement à l’ordre du jour d’une COP.
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Dans ce sillage, des dirigeants d’organisations non gouvernementales (ONG) ont également lancé le mardi 8 novembre 2022 un appel pour soutenir les pays en développement. Ils ont souligné que six personnes sur sept sur la planète vivent dans les pays en développement. Les écologistes insistent pour que la COP27 établisse un mécanisme de financement pour faire face aux pertes et dommages. Mais jusqu’ici, seuls cinq pays européens, à savoir l’Autriche, l’Écosse, la Belgique, le Danemark et l’Allemagne, se sont engagés à remédier aux pertes et dommages.
Le financement climat
Sur le financement climat, les pays riches ont échoué à tenir leur promesse d’atteindre 100 milliards de dollars par an pour les pays en développement dès 2020. Mais la première semaine de la COP27 n’a pas permis de grands progrès à cet égard. Les pays développés affirment en revanche pouvoir atteindre les 100 milliards en 2023.
« Les négociations avancent lentement. En parallèle, des annonces sont faites en marge de la COP, comme celle de l’émissaire américain sur le climat John Kerry sur un marché de crédits carbone, sans qu’on ait assez d’éléments pour les évaluer. », regrette Myrto Tilianaki, chargée de plaidoyer climat au CCFD-Terre solidaire, en France.
S’exprimant à l’ouverture des travaux le 7 novembre 2022, le président français Emmanuel Macron a mis la pression sur les États-Unis d’Amérique et la Chine pour que ces deux pays, les deux plus gros émetteurs de gaz à effet de serre (GES), soient aux rendez-vous en matière de solidarité financière et de réduction des émissions de dioxyde de carbone.
Boris Ngounou