Dans le cadre des travaux de la 27e Conférence des Nations unies sur le climat (COP27), l’Égypte et une centaine de partenaires dont la Banque africaine de développement (BAD), ont publié un document sur le financement climatique équitable. Le guide de Sharm el-Cheikh sur le financement climatique équitable lancé le 11 novembre 2022, entend aider à transformer les promesses en actions concrètes et renforcer l’action du continent africain en faveur d’un développement durable.
La 27e Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP27) se positionne davantage comme la COP de la justice climatique. Un guide sur le financement climatique équitable a été lancé par le ministère égyptien de la Coopération internationale devant un parterre d’institutions de développement lors d’une table ronde de haut niveau à la COP27, qui se tient jusqu’au 18 novembre 2022 à Sharm el-Cheikh en Égypte.
Le guide de Sharm El-Cheikh sur le financement climatique équitable a pour objectifs de développer un cadre international pour la finance climatique et d’aider les pays africains à obtenir davantage de financements verts, dans un contexte africain marqué par les déficits budgétaires liés à la gestion de la pandémie de la Covid-19 et de la flambée des cours des matières premières énergétiques et alimentaires.
Le guide introduit le principe selon lequel le financement climatique ne doit pas se substituer au financement du développement, mais plutôt s’y additionner en garantissant aux pays et régions qui en ont le plus besoin, le droit d’y accéder. Il appelle les acteurs internationaux du climat à tenir compte des disparités historiques dans la répartition du financement climatique entre les pays. Il définit le concept de financement équitable dans la structuration de la finance climatique internationale avec la création d’un mécanisme dédié à sa mise en œuvre.
L’Afrique a besoin de 1300 à 1600 milliards de dollars
Le guide de Sharm El-Cheikh sur le financement climatique équitable est le fruit d’une collaboration entre le ministère égyptien de la Coopération internationale et plus d’une centaine de partenaires de développement dont la Banque africaine de développement, des institutions financières ainsi que des organisations à but non lucratif. Parmi eux figurent le Fonds monétaire international, la Fondation Rockefeller, le Forum économique mondial, les Fonds d’investissement climatique et le groupe bancaire Citi.
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«Au regard des effets dévastateurs du changement climatique, la question du financement est devenue centrale. Et avec l’exacerbation des répercussions de la pandémie de Covid-19 et du conflit russo-ukrainien, les pays en développement et les économies émergentes ont plus que jamais besoin de financements spécifiques, indispensables pour poursuivre leur action climatique » déclare Rania Al-Mashat, la ministre égyptienne de la Coopération internationale.
Akinwumi Adesina, le président du Groupe de la Banque africaine de développement, a, pour sa part, indiqué que « la plus grande menace pour l’humanité aujourd’hui, c’est le changement climatique. Il fait peser un lourd fardeau sur les plus pauvres et les plus vulnérables dans le monde. Il déforme les paysages, ruine les populations et menace chaque jour la vie de milliards de personnes ».
Dans son rapport sur les perspectives économiques africaines en 2022, la BAD indique que l’Afrique a besoin de 1300 à 1600 milliards de dollars de financement entre 2022 et 2030 pour faire face de manière efficace au changement climatique. Sur ce montant, 715 milliards dollars sont nécessaires pour l’atténuation des effets du changement climatique, 1,3 milliard dollars pour les besoins techniques et technologiques, entre 289 et 440 milliards dollars pour les pertes et préjudices alors qu’entre 259 et 407 milliards dollars seront nécessaires pour financer l’adaptation au changement climatique. Et sur ce dernier point, c’est l’Afrique de l’Est qui enregistre le coût estimatif d’adaptation le plus élevé, soit 143 milliards dollars.
Boris Ngounou