La ministre de l’Environnement du Congo-Brazzaville, Arlette Soudan-Nonault a décidé de quitter la 27e Conférence des Nations unies sur le climat (COP27), avant la fin des négociations. Elle juge que les discours des chefs d’États n’ont mené à rien et que les vertus de poumon de la planète du bassin du Congo, n’ont pas été reconnues à leur juste valeur.
Dans l’après-midi du 14 novembre 2022, la ministre congolaise de l’Environnement a annoncé sur son profil Facebook avoir abandonné la 27e Conférence des Nations unies sur le climat (COP27), avant la fin des négociations. Pour Arlette Soudan-Nonault, les discours des chefs d’État présents à ce sommet n’ont mené à rien et les vertus de poumon de la planète du bassin du Congo, n’ont pas été reconnues à leur juste valeur.
« Pourquoi ce coup de poing un peu sur la table ? Parce que ce n’est pas normal, la spécificité déjà de l’Afrique, qui n’émet que 4% des émissions mondiales, n’a pas été prise en compte. Là, nous venons pour parler d’adaptation, nous venons pour parler d’atténuation, nous sommes de bons élèves de l’atténuation, mais en tant que personnes responsables, il nous faut continuer à concilier atténuation et développement, il nous faut donc aller vers une transition énergétique avec des énergies propres, donc il nous faut des financements. », déclare la ministre Arlette Soudan-Nonault, et de poursuivre en disant qu’il « faut également, dans le cadre de tout ce qui est inondation, érosion, impact du changement climatique sur nos vies, avoir ce qu’on appelle un financement des pertes et dommages, mais là également, c’est un os en plus : on nous donne l’impression d’avoir créé un nouvel instrument, non ! Il faut simplement mettre en place les deux conventions qui existent depuis toujours, mais jamais mises en pratique ».
Le non-respect des promesses de la COP15 de Copenhague en 2009
Pour tenter de résoudre ce problème, les dirigeants mondiaux présents à la COP15 de Copenhague en 2009 s’étaient engagés à mobiliser collectivement 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 pour aider les pays en développement à s’adapter aux changements climatiques. Mais cette promesse n’a jamais été tenue.
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« Ces dernières années, de nombreux pays en développement et militants ont multiplié les appels en faveur de la création d’un fonds destiné à dédommager les pays pauvres des ravages causés par le changement climatique, dont les pays riches sont responsables de manière disproportionnée en raison de leurs émissions passées. Cet appel a été rejeté lors du sommet de l’année dernière (COP26 à Glasgow en Écosse, Ndlr). », explique Sameh Shoukry, le ministre égyptien des Affaires étrangères, qui est également le président désigné de la COP27.
Boris Ngounou