L’Afrique veut sortir de l’injustice climatique dont elle est victime depuis des années. C’est l’objectif principal de la Semaine africaine du climat, l’une des réunions de préparation à la 27e Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP27), prévu en novembre à Charm El-Cheikh en Égypte. L’objectif de cette semaine ouverte le 29 août 2022 à Libreville au Gabon, est de fédérer les négociateurs africains de la COP 27 autour d’un plaidoyer commun.
« Le moment est venu pour nous, Africains, de prendre notre destin en mains », déclare Ali Bongo Ondimba le chef de l’État gabonais, en déplorant à l’unisson de tous les intervenants la situation climatique de l’Afrique. Le continent est responsable de moins de 4 % des émissions mondiales de CO2, mais paie le plus lourd tribut au réchauffement climatique.
« L’Afrique est obligée, avec des ressources limitées et un niveau de soutien très faible, de dépenser 3% de son PIB annuel pour s’adapter à ces impacts», renchérit Sameh Choukri, le ministre égyptien des Affaires étrangères et président de la COP27. Il dénonce par la même une « injustice climatique » et fustige « nombre de pays développés qui ont renié leurs engagements ». « Il n’y aura ni sursis, ni plan B à la COP27 », avertit le diplomate égyptien.
Les 100 millions de dollars par an, ne sont plus suffisants
Les pressions annoncées sur les pays du G20 par les négociateurs de la COP27 sont d’autant plus pertinentes que les effets du changement climatique s’annoncent davantage graves en Afrique.
Selon les dernières analyses du centre de prévisions climatique régional de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad), la terrible sécheresse qui frappe la Corne de l’Afrique, la pire depuis 40 ans, risque encore de s’aggraver. La saison des pluies qui va d’octobre à décembre avec près de 70% des précipitations annuelles dans certaines régions, comme dans l’est du Kenya, sera tardive avec une quantité moindre, selon l’Igad.
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Pour Tanguy Gahouma, le président du groupe des négociateurs africains lors de la COP 26 de 2021 à Glasgow, « les 100 millions de dollars par an qui étaient promis ne sont plus d’actualité parce qu’ils ne correspondent plus aux objectifs actuels. Ils ont été promis à Copenhague (COP15 en 2009, NDLR) et aujourd’hui, nous devons passer à de nouveaux objectifs en cohésion avec les réalités du terrain. ».
La feuille de route issue de la Semaine africaine du climat sera la position commune de l’Afrique à la COP 27.
Boris Ngounou