Le Programme d'accélération de l'adaptation en Afrique (PAAA) a meublé les échanges du panel de haut niveau sur le financement de l'adaptation au changement climatique en Afrique. Au sortir de cet atelier organisé le 1er décembre 2023 au village de la COP28 à Dubaï, Il a notamment été décidé la mise sur pied d’une plate-forme de leadership qui devrait accélérer l'adaptation au climat sur le continent.
La journée du 1er décembre à Dubaï, a été marquée entre autres, par un panel de haut niveau sur le financement de l’adaptation au changement climatique en Afrique. Cette table ronde des dirigeants de la COP28, coorganisé par William Ruto, président du Kenya et président du Sommet africain sur le climat, Macky Sall, président du Sénégal, la Banque africaine de développement (BAD), la Commission de l’Union africaine (CUA) et le Centre mondial sur l’adaptation (CMA), a fourni une plate-forme de leadership pour faire le point sur les progrès, et cimenter de nouveaux engagements en faveur des objectifs de capitalisation du Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique (PAAA). Ce qui devrait accélérée de l’adaptation au changement climatique en Afrique.
« Continent le plus vulnérable aux changements climatiques, l’Afrique reste en retard sur le processus d’adaptation parce que bénéficiant très peu des financements concessionnels et des investissements verts, malgré l’existence de mécanismes dédiés. En conséquence, les pays africains s’endettent et s’endettent lourdement pour financer leurs projets verts, ce qui constitue une double peine pour le continent qui pollue le moins. », a déploré Macky Sall, le président du Sénégal, avant de décliner la proposition de son pays. « Le Sénégal propose d’explorer avec le Fonds monétaire international(FMI) et les pays partenaires, ainsi que le Centre mondial de l’adaptation(GCA), la possibilité de financer des projets verts par des ressources prévues pour le remboursement de la dette, ceci afin de soutenir la mise en œuvre du programme d’accélération de l’adaptation en Afrique. ».
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Le PAAA a été lancé le 25 janvier 2021 par la BAD et le GCA, en marge du Sommet pour l’adaptation au changement climatique (CAS), coorganisé par le gouvernement des Pays-Bas et le GCA. Le programme vise à mobiliser 25 milliards de dollars américains pour intensifier les mesures d’adaptation aux effets du changement climatique en Afrique. Cependant, les derniers chiffres montrent en effet que les flux financiers publics internationaux de l’action climatique vers les pays en développement ont chuté de 15%, et plafonnent depuis 2021 à 21 milliards de dollars.
« Pour déployer plus efficacement les ressources d’adaptation climatique, la BAD et le GCA ont soutenu l’élaboration de pactes nationaux d’adaptation. Ces Compacts permettront aux investisseurs au niveau national de savoir exactement ce qu’ils soutiennent. », a déclaré Akinwumi Adesina, le président de la BAD.
Selon l’institution financière panafricaine, l’Afrique perd chaque année entre 7 et 15 milliards de dollars à cause du changement climatique. Et ces pertes devraient atteindre 50 milliards de dollars par an d’ici à 2030. La même source ajoute que le continent ne reçoit que 3 % des finances climatiques mondiales. Et pourtant neuf des dix pays les plus vulnérables au changement climatique (90 %) se trouvent en Afrique. Pour mémoire, le continent qui ne génère que 4 % des émissions mondiales de CO2.
Boris Ngounou
