La saison des pluies bat son plein dans la Corne de l’Afrique avec des records de précipitations enregistrés ces trois dernières semaines. Conséquence, l’Éthiopie, la Somalie et le Kenya sont touchés par des inondations spectaculaires. Le bilan reste mitigé à ce jour, mais les chiffres compilés par Save the Children font état de 111 morts. Au Kenya, c’est la capitale Nairobi et les comtés du nord qui sont les plus touchés par les pluies diluviennes.
Selon l’organisation non gouvernementale (ONG) britannique, 36 000 Kenyans ont déjà été contraints de se déplacer pour regagner les rares zones épargnées par les eaux. Dans la ville de Garissa frontalière à la Somalie, le niveau de la rivière de Tarna a augmenté de 3 mètres. Cela n’arrange pas les choses puisque les routes sont coupées et les champs de pastèques qui sont essentiels pour la subsistance ont été également détruits.
À ces dégâts s’ajoutent des maisons et du bétail engloutis comme c’est le cas dans la partie orientale de l’Éthiopie. Pour la plupart des spécialistes de l’environnement qui ont succédé leurs interventions dans les médias internationaux, ces inondations se justifient en partie par le réchauffement climatique. En effet, les sècheresses prolongées perturbent l’atmosphère et sont liées au phénomène météorologique El Niño qui amplifie également la gravité des pluies.
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Il y a aussi la vétusté des équipements d’assainissement en termes de drainage des eaux pluviales, qui est souvent mise en cause dans les études scientifiques notamment du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). Toutefois, la question de l’adaptation des pays vulnérables, notamment ceux de la Corne de l’Afrique, à ces inondations trouvera peut-être une issue favorable à l’occasion de la 28e Conférence des parties des Nations unies sur le climat (COP28) qui se tient du 30 novembre au 12 décembre 2023 à Dubaï aux Émirats arabes unis (EAU).
Benoit-Ivan Wansi