Inclure la durabilité dans la chaîne d’approvisionnement des noix de cajou. C’est l’un des objectifs de Valency International Trading, un acteur du secteur de l’anacarde en Côte d’Ivoire. La filiale du groupe singapourien Valency International veut mettre en place une usine afin de transformer les noix de cajou sur place en Côte d’Ivoire. Cette initiative a pour impact direct, l’augmentation des revenus des petits producteurs.
C’est aussi ce qui a motivé le choix de Norfund et Finnfund. Les deux sociétés d’investissement, respectivement norvégienne et finlandaise accordent chacune une ligne de crédit de 10 millions de dollars à Valency International Trading. L’entreprise construira une usine dont l’approvisionnement reposera entièrement sur les petits exploitants agricoles.
La transformation de 45 000 tonnes de noix par an
La future usine sera capable de transformer 45 000 tonnes de noix de cajou brute par an. Avec cette capacité, l’entreprise devrait générer environ 2 000 emplois directs et fournir des revenus à 10 000 petits exploitants. Selon Finnfund, grâce à la grande capacité de l’usine de transformation, Valency devrait toucher jusqu’à 5 % des producteurs de noix de cajou du pays.
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La Côte d’Ivoire fait partie des grands producteurs mondiaux de noix de cajou. Mais ces noix sont essentiellement destinées à l’exportation. Rien qu’en 2020, ce pays d’Afrique de l’Ouest a expédié 660 000 tonnes de noix de cajou brute vers le marché international. Actuellement, seulement 10 % des noix produit en Côte d’Ivoire sont transformés. Le gouvernement ivoirien espère transformer 52 % des noix au cours des prochaines années.
L’engagement écoresponsable de Valency
Le projet de Valency International Trading contribuera donc à la politique des autorités ivoiriennes qui devrait également permettre de générer plus de revenus pour le pays. Dans le cadre de son projet, Valency s’engage à adopter des pratiques commerciales responsables et à développer la durabilité et la transparence dans la chaîne d’approvisionnement de la noix de cajou. L’entreprise dirigée par Sumit Jain développera un programme de gestion durable de la chaîne d’approvisionnement en noix de cajou, qui lui permettra de travailler directement avec les petits exploitants et de réduire le rôle des intermédiaires dans la chaîne d’approvisionnement actuelle.
Par ailleurs, Norfund et Finnfund prévoient d’assurer le suivi de ce travail en occupant un poste d’observateur au Conseil d’administration de l’entreprise singapourienne. Malgré cet engagement écoresponsable, la noix de cajou figure parmi les produits à l’origine de la déforestation en Côte d’Ivoire, au même titre que le cacao, l’huile de palme et l’hévéa. En 60 ans, le pays a perdu 90 % de son couvert forestier, selon les résultats du nouvel Inventaire forestier faunique (IFFN) pays publié en juillet 2021.
Jean Marie Takouleu