Le gouvernement ivoirien obtient le financement pour la mise en œuvre de son Projet d’assainissement et de résilience urbaine (Paru). Les fonds proviennent de l’Association financière internationale (IDA), une filiale du groupe de la Banque mondiale. L’institution financière basée à Washington aux États-Unis, prête 315 millions de dollars à la Côte d’Ivoire pour la mise en œuvre du Paru dont l’objectif est la prévention des risques d’inondations et l’amélioration de la gestion des déchets solides dans les grandes villes ivoiriennes comme la capitale économique Abidjan.
Selon l’IDA, la première phase de mise en œuvre du projet, dotée d’une enveloppe de 37 millions de dollars, sera consacrée à la construction ou à la réhabilitation de systèmes de drainage pour une meilleure canalisation des eaux pluviales dans les quartiers les plus exposés comme Yopougon et Abobo, les deux quartiers les plus peuplés d’Abidjan, ainsi que Grand Bassam.
Le déplacement des populations
La mise œuvre de cette phase du Paru ne se fera pas sans dommages aussi bien sur l’environnement que sur les populations locales, notamment à Grand Bassam. Dans cette station balnéaire proche d’Abidjan, les travaux d’aménagement des ouvrages de drainage des eaux pluviales occasionneront des pertes de parcelles privées (pertes foncières), des pertes de bâtisses (habitations et autres infrastructures), des pertes d’actifs agricoles (arbres fruitiers et non fruitiers, quelques cultures) situées dans l’emprise du projet, la restriction d’accès à des sources de revenus et la perte de sources de revenus pour les personnes installées sur le site du projet.
Avec l’accompagnement de la Banque mondiale, le gouvernement ivoirien a mis en place un plan d’action de réinstallation (PAR) pour les personnes touchées par le Projet d’assainissement et de résilience urbaine (Paru). « La construction de nouveaux systèmes de drainage, telle que déjà en cours à Yopougon où il y a un grand chantier, améliorera fortement la qualité de vie des communautés environnantes. Mais cette amélioration ne peut être durable que si elle est accompagnée par la mise en place d’une collecte régulière des déchets solides et une meilleure planification urbaine », affirme Coralie Gevers, Directrice des opérations de la Banque mondiale pour la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Togo et la Guinée.
L’amélioration de la gestion des déchets solides
La lutte contre les inondations est étroitement liée à la gestion des déchets solides. Ce sont les détritus qui obstruent les drains, empêchant les eaux de pluie de s’écouler normalement. Une grande partie des fonds alloués par l’IDA sera destinée à l’amélioration de la gestion des déchets. Plusieurs villes de Côte d’Ivoire sont confrontées à un déficit de gestion des déchets solides.
« Même si la situation s’est considérablement améliorée à Abidjan au cours des deux dernières années, le taux de collecte des déchets solides est seulement de 40 % dans la plupart des villes du pays », indique la Banque mondiale. Pour pallier ce déficit, le Paru lancera dès 2021 la phase de construction de nouveaux sites d’enfouissement à Abidjan. Les sites des villes secondaires suivront en 2022.
Jean Marie Takouleu