La Côte d’Ivoire fait un pas de plus en matière d’assainissement. L’Institut national de la santé publique (INSP) d’Adjamé située à Abidjan a réceptionné récemment des équipements pour améliorer la collecte des déchets hospitaliers dans 33 centres de santé. Le dispositif d’une valeur de 180 millions de dollars (109 milliards de francs CFA) est composé de 228 poubelles à pédales de 30 litres, 23 poubelles à roulettes de 240 litres, 55 080 sacs poubelles de 50 litres et 3 772 sacs poubelles de 330 litres, ainsi que « 34 chariots de 770 litres et 2 412 boites de sécurité de cartons de 5 litres ».
L’initiative financée conjointement par l’Unité de coordination des projets santé (UCP) de la Banque mondiale et le ministère ivoirien de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle permettra de réduire la pollution et les infections par les déchets dans la capitale économique ivoirienne. « Environ 16 milliards d’injections sont pratiquées chaque année dans le monde. Toutes les seringues ne sont pas correctement évacuées, mais sont parfois réutilisées avec un risque de blessure. À cela s’ajoute l’élimination des déchets liés aux soins qui favorise le rejet de polluants toxiques dans l’environnement », indique l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
En effet, une étude du collectif de chercheurs ivoiriens Konan N’Zi, Youssouf Traoré, Médé Dindji, Yapo Acho et Jean-Sylvain Bonny révèle que le secteur de la santé en Côte d’Ivoire génère 66 % de la production nationale des déchets, soit une quantité quotidienne de 16,7 tonnes de déchets biomédicaux solides composés d’objets piquants, coupants et tranchants (aiguilles, bistouris), de déchets infectieux (perfusions, poches de sang), de déchets chimiques (désinfectants, produits d’entretien) et de déchets pharmaceutiques (flacons de médicaments).
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En attendant, les autorités ivoiriennes veulent expérimenter de nouvelles techniques de traitement notamment par micro-ondes, par la vapeur associée au broyage interne ou encore l’autoclavage. C’est dans ce cadre que le Centre hospitalier (CHR) de Bondoukou située à la frontière ghanéenne a bénéficié en 2021 d’un « banaliseur ». Cet appareil broie et stérilise par vapeur d’eau plus de 60 kg de déchets hospitaliers par jour.
Benoit-Ivan Wansi