Le gouvernement ivoirien souhaite positionner son pays en tant que véritable hub énergétique en Afrique de l’Ouest. Une numérisation de sa répartition électrique s’avère donc nécessaire, pour répondre à une demande interne et externe, toujours croissante.
Les travaux de construction du centre de répartition électrique de Yamoussoukro, débuteront en 2019, pour une durée d’un an. D’une superficie de neuf hectares, ce centre de répartition va assurer, à sa mise en service prévue pour 2020, la supervision de l’ensemble du réseau électrique ivoirien qui comprendra à cette date une capacité totale de production installée de près de 4 000 mégawatts (MW), 74 postes de transport à haute tension, près de 8 150 kilomètres de lignes haute tension, avec plus 8 500 localités électrifiées.
Le projet permettra également de renforcer l’alimentation de l’électricité, de mieux répondre aux différentes coupures et aux multiples pannes, à travers des informations disponibles en temps réel, et de contribuer au développement local d’activités économiques ainsi qu’à la création de centaines d’emplois directs et indirects.
Un financement de la BEI
Le 18 mars 2016 à Yamoussoukro, la Banque européenne d’investissement (BEI), a signé avec le gouvernement ivoirien, un accord de prêt, d’un montant de 117 millions d’euros, pour le financement du programme d’appui au secteur de l’énergie en Côte d’Ivoire (Energos). « C’est un financement clef pour la Côte d’Ivoire et à fort impact social et économique. L’accès à un service énergétique propre, moderne et compétitif est une de nos priorités d’action en faveur du développement durable, permettant de surcroît à chaque citoyen de disposer de meilleures conditions de vie et de travail » a déclaré Ambroise Fayolle, vice-président de la BEI.
C’est donc dans le cadre de cet accord, que la BEI a débloqué le 25 octobre 2018, la somme de 40 millions d’euros, soit 26,2 milliards francs CFA, au bénéfice de l’État ivoirien. Il s’agit là du financement nécessaire à la construction du centre de répartition électrique de Yamoussoukro.
La Côte d’Ivoire se positionne en puissance électrique en Afrique de l’Ouest
Le dispatching de Yamoussoukro permettra, à la Côte d’Ivoire de devenir un véritable hub électrique régional. Lors de la réunion de lancement des travaux, le 25 octobre dans la capitale ivoirienne, Amidou Traoré, responsable de la gestion du secteur électrique à CI-Énergie, une société publique qui a pour mission de construire les infrastructures et développer le secteur de l’électricité en Côte d’Ivoire, a déclaré : « Nous investissons dans le digital parce que nous désirons un management optimal de nos exportations d’électricité vers les pays voisins, mais également à cause de notre demande interne croissante ».
Très ambitieux, les objectifs de la Côte d’Ivoire devront s’appuyer sur des efforts importants pour accroître la production d’électricité. Le pays compte ainsi passer d’une puissance installée de 2 000 MW en 2011 à 4 000 MW en 2020, puis 6 000 MW en 2030. Pour cela, il a investi 7 000 milliards de francs CFA (environ 10 milliards d’euros) dans le secteur.
La restructuration du mix énergétique s’avère également indispensable dans le cadre des engagements internationaux pris par le pays. Leader régional en matière de transition énergétique, la Côte d’Ivoire s’est engagée à réduire de près de 30 % ses émissions d’effet de serre d’ici à 2020. La part des énergies fossiles devrait être réduite à 66 % et celle des énergies renouvelables devrait atteindre 34 % (contre 1 % à la fin de 2016).
Boris Ngounou
