CÔTE D’IVOIRE : 50 % des forêts de mangroves, perdu en près de 30 ans

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CÔTE D’IVOIRE : 50 % des forêts de mangroves, perdu en près de 30 ans ©EcoPrint /Shutterstock

L'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) vient de restituer les résultats de plusieurs études sur les forêts de mangrove en Afrique de l’Ouest. Il en ressort que la Côte d’Ivoire a perdu sa mangrove, pour l’équivalent de 18 000 terrains de football. La principale cause étant le fumage de poisson.

Le poisson fumé est très important en Côte d’Ivoire, puisqu’il représente 65 % (soit 1 million de kilogrammes) de l’ensemble des produits halieutiques commercialisés, selon des études réalisées par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Selon la même source, le fumage du poisson est principalement réalisé par les femmes des communautés de pêcheurs côtiers. Cette activité est une source d’emploi, fournissant 240 000 emplois indirects aux femmes.

Néanmoins, cette demande et cette dépendance à l’égard du fumage du poisson contribuent à la dégradation et à la disparition des forêts de mangrove, sans mentionner les risques sanitaires liés à l’exposition à la fumée. En effet, les longues branches et les racines sous-marines des mangroves sont coupées et utilisées comme combustible dans des fours de fortune. Le bois de palétuvier rouge, coloré et résistant, donne au poisson un aspect doré et un goût fumé et piquant.

Ainsi, la superficie de mangroves ivoiriennes, situées majoritairement le long de la côte sud, est passée d’environ 20 000 hectares en 1990, à près de 10 000 hectares de nos jours, soit une perte équivalente à 18 000 terrains de football, placés dos à dos.

Le projet IPC-AO de la FAO

Les données sur la régression des mangroves en Côte d’Ivoire ont été présentées à Niega dans le département de Sassandra au sud du pays, par la FAO à travers l’Initiative pêche côtière en Afrique de l’Ouest (IPC-AO). C’était à l’occasion de l’édition 2022 de la Journée internationale de la Conservation de l’écosystème de la mangrove.

Le projet IPC-AO est financé par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) et mis en œuvre en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) à travers la Convention d’Abidjan.

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Les études réalisées par ce projet sur la période 2000-2020, ont révélé que les forêts de mangroves ont augmenté de 2,72% sur les sites du projet IPC-AO au Sénégal, alors qu’elles ont diminué de 10% en Côte d’Ivoire.

Boris Ngounou

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