Le gouvernement ivoirien vient d’annoncer la création de cinq aires marines protégées (AMP). Les sites devant abriter le projet ont déjà été identifiés en fonction des critères définis par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). À travers ce projet, la Côte d’Ivoire répond à un engagement pris lors de la 10e Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique tenue en octobre 2010 à Nagoya au Japon.
Le réseau ivoirien d’aires protégées connaîtra bientôt sa première extension dans le domaine marin. Le ministre ivoirien de la Communication et des médias, porte-parole du gouvernement, Sidi Tiémoko Touré, a annoncé le 23 septembre 2020, la construction de cinq aires marines protégées dans le pays. Les sites devant abriter ce projet ont été révélés lors du conseil des ministres tenu le même jour dans la préfecture de Bouaflé, située au centre de ce pays d’Afrique de l’Ouest.
Les sites identifiés pour la création de ces aires marines protégées vont de l’ouest à l’est du pays. Le site transfrontalier de l’embouchure de la rivière Cavally (au sud-ouest), le site de Grand-Bereby (à l’ouest), le site de la forêt classée de Dassioko (au sud), le site du parc national d’Azagny (au sud) et le site de la zone côtière transfrontalière Côte d’Ivoire — Ghana (à l’est). Estimé à 2 millions d’hectares, soit 6,5 % du territoire national, l’ensemble des aires protégées de Côte d’Ivoire ne couvre pas encore le domaine marin qui regorge pourtant une biodiversité importante et nécessaire à la vie des populations.
Des sites qui répondent aux critères de l’UICN
D’après le ministre Sidi Tiémoko, le choix des cinq sites devant accueillir les premières APM de la Côte d’Ivoire a été fait suivant les critères de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UINC). Il s’agit des zones terrestres inondées en permanence, englobant parfois la côte et la mer, et dont les paysages possèdent des qualités esthétiques, écologiques ou culturelles particulières, résultant de l’interaction ancienne de l’homme et de la nature. Ces zones doivent surtout présenter une grande diversité biologique.
C’est en effet depuis une dizaine d’années que le projet de création de ces aires marines protégées est en gestation. Il répond aux recommandations de la 10e conférence des parties à la convention sur la diversité biologique tenue du 18 au 20 octobre 2010 à Nagoya au Japon. Les États partis à cette convention, y compris la Côte d’Ivoire, s’étaient engagés à conserver au moins 10 % des zones particulièrement importantes pour la diversité biologique, en vue de freiner la dégradation des écosystèmes marins et côtiers ainsi que la diminution des stocks halieutiques. Initialement prévue en juin 2020 à Marseille en France, la 15e conférence des parties (COP15) à la convention sur la diversité biologique a été reportée au 7 janvier 2021, en raison de la crise sanitaire liée à la pandémie du Covid-19.
Boris Ngounou