Villes et territoires durables #17. Notre série en partenariat avec le Sommet Afrique-France 2020.
Une étape importante vient d’être franchie dans le projet de construction d’une centrale électrique à Jacqueville, située à une quarantaine de km de la ville d’Abidjan en Côte d’Ivoire. Il s’agit du bouclage financier pour la construction de la centrale Atinkou. Plusieurs accords de financement viennent d’être signés entre le développeur du projet le groupe panafricain Eranove ; la Société financière internationale (SFI), la filière du groupe de la Banque mondiale en charge du financement du secteur privé ; ainsi que l’État de Côte d’Ivoire.
La mobilisation financière a été effectuée par la SFI auprès de la Banque africaine de développement (BAD) ; la Deutsche Investitions- und Entwicklungsgesellschaft (DEG), la filiale du groupe Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW), l’agence allemande de développement ; la Société néerlandaise de financement du développement (FMO) ; le fonds Emerging Africa Infrastructure Fund (EAIF) ; ainsi que le fonds de l’Opec pour le développement international (OPEC Fund).
Une centrale électrique à cycle combiné de 390 MW
Eranove a obtenu 404 millions d’euros pour la mise en œuvre de son projet. La société Atinkou a été créée ad hoc pour la réalisation de cet important projet de développement en Côte d’Ivoire. Il aboutira à la construction d’une centrale en cycle combiné, c’est-à-dire produisant de l’électricité grâce deux turbines.
La première tourne grâce à un combustible (gaz naturel) et le second est une turbine à vapeur. Les deux turbines fonctionnent simultanément. En mélangeant le combustible à l’air, le gaz naturel s’enflamme en produisant des gaz d’échappement qui entraînent la turbine à gaz. Une partie de la chaleur issue de la combustion du gaz naturel est récupérée pour chauffer de l’eau qui se transforme en vapeur pour faire tourner la seconde turbine. L’énergie produite par les deux turbines (à gaz et à vapeur) est transmise au générateur électrique. Encore appelée Ciprel V, la centrale électrique Atinkou affichera une capacité de 390 MW.
L’avantage d’une telle installation est que l’eau utilisée pour alimenter la turbine à vapeur est refroidie et rejetée dans le processus. Plus importants encore, les gaz de combustion sont filtrés avant d’être évacués. Avec un tel procédé combinant la vapeur et le gaz naturel, les émissions de CO2 sont divisées par deux par rapport à une centrale thermique ordinaire.
Une exploitation sur une durée de 20 ans
« La centrale Atinkou montre la force du modèle industriel du groupe Eranove basé sur les compétences africaines et des PPP associant l’État et des acteurs locaux. Cette nouvelle centrale électrique permettra d’accompagner les politiques publiques visant à faciliter l’accès à l’électricité en Côte d’Ivoire et à satisfaire les besoins nationaux et régionaux en énergie électrique générés par la forte croissance économique », explique Marc Albérola, le directeur général d’Eranove.
Le groupe spécialisé dans la production d’électricité et d’eau potable exploitera la centrale électrique Atinkou sur une durée de 20 ans, conformément à l’accord signé avec le gouvernement ivoirien en décembre 2018. Eranove estime que sa centrale pourra alimenter environ 1 million de foyers en Côte d’Ivoire. Jusqu’à 2 500 personnes seront employées pendant la phase de construction de la centrale électrique en cycle combiné Atinkou.
Jean Marie Takouleu