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COTE D’IVOIRE : fabriquer des engrais et du biogaz à partir des déchets organiques

MOROCCO: IRESEN's biogas and biomass platform planned for 2020©Liane M/Shutterstock

La population de ne cesse de croitre en Afrique. Dans un pays comme la Cote d’Ivoire, cette croissance est de l’ordre de 2,5 % par an selon la Banque mondiale. Alors, il va falloir produire davantage des aliments et cela passe par la fertilisation des sols. Bonne nouvelle : les zones rurales produisent chaque jour des tonnes de déchets organiques. Comment les valoriser ?

C’est dans le but de répondre à cette problématique que l’ivoirien Noël Kombo N’Guessan et sa fiancée, la Néerlandaise Louise Bijleveld ont lancé la start-up Lono qui vise à améliorer les conditions vie dans les zones rurales et favoriser l’accès à l’énergie. Pour réussir dans leur entreprise, ces deux diplômés en biotechnologie et en sociologie doivent explorer la valorisation des déchets.

Le début du projet

La compétence de sociologue de Louise Bijleveld est d’une très grande utilité pour le début du projet en 2015. Elle étudie les populations des zones rurales en Côte d’Ivoire pour connaitre les problèmes auxquels elles sont confrontées. « Mon but est de proposer un engrais propre à chaque localité, en fonction de ses besoins en matière de culture, mais aussi de son apport en résidus », confie l’ingénieur Noël Kombo N’Guessan à l’hebdomadaire Jeune Afrique.

C’est ainsi que dans plusieurs localités, la start-up Lano a installé des unités de fermentation des déchets. C’est le cas de Tiassalé, une petite ville située à 121 km d’Abidjan où 300 ménages ont bénéficié d’un programme de compostage des ordures. Concrètement, les populations doivent apporter leurs déchets à la jeune entreprise. En échanges, Lono s’occupera de payer leurs taxes d’enlèvement des ordures ménagères.

Production du biogaz

Les zones rurales ont également un sérieux problème d’accès à l’énergie. Pour résoudre ce problème, la start-up va s’appuyer sur des brasseries, des abattoirs et des transformateurs de produits agricoles. Ceux-ci aident la jeune pousse à louer des unités de production de biogaz. En échange, Lono s’est engagé à leur fournir une partir de l’électricité qu’elle produit à partir du biogaz.

C’est certainement ce pan des activités de Lono qui a intéressé Électricité de France. EDF l’a discerné, avec deux autres start-up le 19 décembre 2017 le prix EDF Pulse Africa qui récompense les innovateurs qui proposent des solutions en matière de production d’électricité, d’accès à l’eau ou encore des services et usages électroniques. La start-up s’en sort donc avec une dotation financière de 10 000 euros (plus de 6 millions de francs CFA). Cette somme va lui permettre d’amortir ses dépenses qui s’élèvent à 40 000 euros.

Jean Marie Takouleu

 

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