La troisième opération nationale de reboisement en Côte d’Ivoire, pour le compte de l’année 2021 est intitulée « 1 jour, 50 millions d’arbres ». Pour le gouvernement ivoirien, l’objectif de cette année est de planter 50 millions d’arbres, afin de contribuer à la restauration d’une couverture forestière ivoirienne en voie de disparition. Le pays d’Afrique de l’ouest a perdu 90% de sa superficie forestière pendant les 60 dernières années.
L’objectif de reboisement fixé cette année par les autorités ivoiriennes est de 50 millions d’arbres. D’où le nom de l’opération, « 1 jour 50 millions d’arbres », lancée officiellement le vendredi 29 octobre 2021 dans la forêt d’Anguédédou, devenue depuis les deux dernières décennies l’une des dernières reliques forestières dont dispose la ville d’Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire.
Pour cette année, l’objectif de l’opération nationale de reboisement est très ambitieux. Il est dix fois supérieur à l’objectif de l’année dernière « 1 jour 5 millions d’arbres » et cinquante fois supérieur à l’objectif fixé en 2019 lors de la première édition, « 1 jour 1 millions d’arbres ». Ainsi, pour atteindre l’objectif de cette année, le plantage des arbres a démarré le 1er juin dernier, s’est déroulée sans interruption sur l’ensemble des régions et des départements de la Côte d’Ivoire, en fonction de la saison des pluies. Le bilan partiel à ce jour indique que 28,5 millions d’arbres ont été plantés, soit un taux de réalisation de 57,08 %.
Un couvert forestier en voie de disparition
Le ministre ivoirien des Eaux et forêts a par ailleurs appelé toutes les composantes de la population à se mobiliser pour l’atteinte de l’objectif de 50 millions d’arbres plantés avant la fin de la saison des pluies. Élèves, étudiants, forces de défense et de sécurités, artisans, communautés rurales, fonctionnaires, citadins, etc. Tout le monde est appelé à planter, chacun, un arbre.
Le membre du gouvernement n’a pas manqué de souligner la nécessité du reboisement. « Les conséquences de la disparition des ressources forestières sont en grande partie à l’origine du réchauffement climatique qui est responsable de phénomènes climatiques extrêmes avec d’un côté des inondations incontrôlées, des sécheresses ardues, la fonte des glaciers, le relèvement du niveau des océans, l’assèchement des sols et leur appauvrissement avec en corollaire, des migrations de populations », déplore Alain-Richard Donwahi, ministre ivoirien des Eaux et forêts.
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Selon les résultats de l’inventaire forestier et faunique national (IFFN) présenté en juillet 2021 à Abidjan, la Côte d’Ivoire a perdu 90% de sa surface forestière durant les 60 dernières années, devenant ainsi l’un des pays africains dont le taux annuel de déforestation est le plus élevé.
La même étude mentionne qu’à ce rythme de déforestation, il restera moins de 2 millions d’hectares de forêts en 2035 en Côte d’Ivoire et plus du tout dans sa partie Sud, hormis les aires protégées. Le couvert forestier ivoirien est aujourd’hui estimé à 2,97 millions d’hectares, soit seulement 9,2% du territoire national. L’objectif du gouvernement est de porter le couvert forestier à au moins 20% du territoire national d’ici à 2030.
Boris Ngounou