Chose promise, chose faite ! Le Premier ministre ivoirien a présidé le jeudi 4 juillet 2019 la cérémonie de fermeture de la décharge d’Akouédo. Il s’agit d’un site de 112 hectares dont 83 sont occupés par les déchets. Ils ont été collectés auprès de plus de 5 millions d’habitants que compte le grand district d’Abidjan. La décharge a été ouverte il y a de cela 53 ans. Saturée, elle est devenue un danger pour la population qui augmente frénétiquement dans cette zone urbaine de la Côte d’Ivoire.
Lors de sa création, la décharge était éloignée de la ville d’Abidjan de 12 km. Telle une pieuvre, la ville a étendu ses tentacules au point d’absorber la petite ville d’Akouédo. La fermeture de la décharge figure dans l’agenda du gouvernement ivoirien depuis plusieurs années. « Nous adressons nos vifs remerciements à la population qui a supporté 53 ans durant, les effets de ce dépôt sauvage. Ce n’est pas un dépotoir qui va rester en l’état, le gouvernement va procéder à la réhabilitation de l’espace », expliquait récemment Nadro Félix, le conseiller technique à l’Agence nationale de gestion des déchets (Anaged).
Des travaux confiés à PFO Africa
La fermeture de la décharge d’Akouédo est un travail de longue haleine que le gouvernement a confié à PFO Africa, une entreprise ivoirienne spécialisée dans le bâtiment et les travaux publics. Depuis six mois, le site n’accueille plus de déchets. La zone est désormais sécurisée par une clôture. « Le premier objectif consiste à limiter l’infiltration des eaux sur le site. Tout d’abord, le massif de déchets sera remodelé en forme de dômes et l’ensemble recouvert par une couche d’argile d’un mètre d’épaisseur protégé par une géomembrane, puis de 50 cm de terre végétale. Ensuite, des puits de dégazage et des puits mixtes seront mis en place pour pomper les lixiviats. Le dispositif sera complété par la création de bassins de stockage des eaux pluviales polluées par les lixiviats », indique PFO Africa.
L’entreprise prévoit également d’entourer la décharge de fossés périphériques. Elle installera une torchère pour éliminer le biogaz. Les déchets collectés dans l’ensemble du district d’Abidjan sont désormais acheminés au Centre de valorisation et d’enfouissement technique (CVET) de Kossihouen, situé à 26 km d’Abidjan. Il traitera plus de 1,2 million de tonnes de déchets ménagers par an. Selon le gouvernement ivoirien, cela représente 90 % des déchets produits dans le district d’Abidjan.
Un parc urbain à Akouedo
Le CVET de Kossihouen est établi sur 100 hectares, avec une capacité de stockage de 4 millions de tonnes de déchets. Pour ce qui est de l’ancien site d’Akouedo, il accueillera un parc urbain, qui sera composé d’aires sportives et récréatives. Le gouvernement ivoirien y installera également un centre de formation et de documentation sur l’économie circulaire, la valorisation et le recyclage des déchets.
Jean Marie Takouleu