L’Allemagne et l’Union européenne ont pris l’engagement de financer la construction de la première centrale solaire de la Côte d’Ivoire. Basée au nord du pays, elle sera dotée d’une capacité de 37,5 MW, ce qui permettra d’alimenter 30 000 foyers.
Boundiali, une ville d’environ 40 000 habitants située dans le nord de la Côte d’ivoire, va bientôt abriter la première centrale solaire du pays. Dotée d’une capacité estimée à 37,5 MWc (mégawatt-crête, la puissance électrique maximale), cette infrastructure permettra de produire de l’électricité propre, pour environ 30 000 foyers, d’éviter l’émission de 27 000 tonnes de CO2, et contribuera à créer 300 emplois dans la région.
La centrale solaire de Boundiali coûtera 40 M€
La construction de cette centrale sera financée par un prêt concessionnel à hauteur de 27 millions d’euros (17 milliards FCFA), octroyé par la KFW (la banque de développement allemande) et un don de l’Union européenne (UE), d’un montant de 9,7 millions d’euros (6 milliards FCFA). Une contribution de l’État ivoirien permettra d’atteindre les 40 millions d’euros (24,1 milliards FCFA) nécessaires.
La signature de la convention de prêt et du contrat de financement de la construction de la centrale solaire à Boundiali, a eu lieu à Abidjan le mercredi 3 octobre 2018 dans le cabinet d’Adama Konéu, ministre ivoirien de l’Économie et des Finances. Étaient également présents, l’ambassadeur d’Allemagne en Côte d’Ivoire, Michael Grau, la directrice générale du ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement, et le chef de la délégation de l’UE, l’ambassadeur Jobst Von Kirchmann.
Le financement de ce projet s’inscrit dans le cadre du programme « Compact with Africa », une initiative lancée en mars 2017 par les pays du G20, sous la présidence allemande. Elle vise à promouvoir l’investissement privé dans le développement des énergies renouvelables en Afrique. Dans cet esprit, la Côte d’Ivoire, à l’instar d’autres pays du continent, s’est engagée à mettre en œuvre les réformes nécessaires pour créer les conditions de l’investissement privé.
En juillet 2018, la première puissance économique d’Afrique de l’Ouest francophone a lancé le Plan d’action national des énergies renouvelables (Paner). Finalisé en 2016, ce plan fixe l’objectif de 42% d’énergies renouvelables dans le mix énergétique de la Côte d’Ivoire à l’horizon 2030. Les grands projets hydroélectriques couvriront 26% de ce mix, tandis que les autres énergies renouvelables, notamment le solaire, la biomasse, et l’éolien, devraient générer 16% d’une capacité totale installée, qui devrait atteindre 4 000 MW en 2020 et 6 600 MW en 2030.
Boris Ngounou