La Banque africaine de développement (BAD) travaillera avec l’Agence internationale pour l’agroforesterie (Icraf) pour la mise en place du Mécanisme des bénéfices de l’adaptation (ABM). Il permettra de soutenir les petits producteurs de cacao en proie au changement climatique dans les localités de Soubre et Vavoua en Côte d’Ivoire. Les deux partenaires miseront sur l’agroforesterie.
Le Mécanisme des bénéfices de l’adaptation (ABM) qu’active la Banque africaine de développement (BAD) pour les petits producteurs de cacao de Soubre et Vavoua, a été lancé pour une période allant de 2019 à 2023 pour accélérer la transformation des pays d’accueil vers un développement plus durable, à faible émission de carbone et résilient au climat.
À Soubre et Vavoua, en Côte d’Ivoire, la BAD mettra en œuvre son mécanisme avec l’appui de l’Agence internationale pour l’agroforesterie (Icraf). Les petits cultivateurs de ces deux localités situées à l’ouest de la Côte d’Ivoire sont fortement touchés par le dérèglement climatique responsable de la baisse des rendements. La situation s’est aggravée avec la Covid-19, poussant les paysans vers la précarité.
Miser sur l’agroforesterie
Face à cette situation, la BAD et l’Icraf proposent l’agroforesterie. « Notre expérience a prouvé que les pratiques agroforestières, les connaissances et le transfert de compétences renforcent la durabilité des plantations de cacao et améliorent la résilience des communautés de petits exploitants agricoles, en particulier des femmes et des jeunes », affirme Christophe Kouame, le directeur de l’Icraf pour l’Afrique de l’Ouest et Centrale. L’agence pilotera l’ABM de la BAD avec deux autres partenaires, notamment Mars Confectionaries et Rainforest Alliance.
Le mécanisme bénéficiera à 800 000 petits exploitants agricoles dans les localités de Soubre et Vavoua. Ces producteurs de cacao recevront de l’aide à l’agroforesterie durable et la résilience au changement climatique tout au long de l’année 2021. La BAD s’appuiera sur les résultats de ces projets pour intervenir dans d’autres communautés de cultivateurs de cacao ivoiriens et dans au moins trois autres pays producteurs de cacao de la sous-région Afrique de l’ouest.
Un appui de 50 millions de dollars
La BAD veut mobiliser 50 millions de dollars d’ici à 2023 pour piloter l’ABM et le rendre opérationnel pour une utilisation mondiale. « Dans le cadre de l’ABM, les développeurs de projets d’adaptation peuvent signer des accords avec divers acteurs publics, privés et à but non lucratif pour des paiements à la livraison de bénéfices d’adaptation certifiés et utiliser ces accords comme garantie pour obtenir des capitaux propres et lever des fonds. Cette source de revenus supplémentaire rendra réalisables des projets d’adaptation qui ne seraient pas mis en œuvre autrement », indique l’institution financière panafricaine basée à Abidjan en Côte d’Ivoire.
Jean Marie Takouleu