COTE D’IVOIRE : le jeune Basétégé Kamagaté redonne vie aux vieux pneus de voiture

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IVORY COAST: Basétégé Kamagaté gives old car tyres new air ®TOM KAROLA/Shutterstook

Les pneus usés sont des déchets pour les uns, des nids à moustiques pour les autres, mais une grande richesse pour Basétégé Kamagaté. Il s’en sert pour la fabrication de chaises, tables, miroirs… L’activité roule et nourrit son homme

Ils ne sont plus condamnés à finir dans les rues d’Abidjan. Désormais, les pneus usés peuvent se retrouver dans les salons, restaurant, où ils servent de tables, fauteuils ou encore de poufs. Basétégé Kamagaté, jeune ivoirien de 33 ans, a décidé de leur donner une nouvelle identité, une nouvelle utilité. Depuis 2016, il transforme ces nids à moustiques (l’eau de pluie stagne à l’intérieur et les moustiques y pondent leurs larves, NDLR) en meubles colorés et soignés. Il les vend ensuite pour gagner sa vie. « Je tiens à maintenir des prix relativement abordables, entre 20 000 (30 euros) et 85 000 (129 euros) francs CFA, justifiés par l’utilisation de matériaux de bonne qualité pour habiller les pneus : bois tourné à la main, mousse et textiles de qualité, choisis par le client », précise-t-il dit dans un reportage de la chaîne d’info France 24.

Basétégé Kamagaté, et l’une de ses réalisations

En recyclant ces objets, Basétégé Kamagaté préserve l’environnement à plus d’un titre. D’abord, il évite qu’ils ne finissent dans la nature et parfois dans les cours d’eau. Ou encore brûlés à l’air libre, comme on l’on observe dans nombres de villes africaines. Les pneus enflammés dégageant une fumée toxique chargée de métaux lourds. Ils génèrent des particules fines, avec des hydrocarbures aromatiques polycycliques, des métaux et du gaz comme du dioxyde de soufre. Un cocktail très dangereux pour la santé des humains. « Je mène cette activité dans le but de protéger l’environnement. Je me suis dit que je pouvais recycler les objets que je trouve dans la rue. C’est vrai que je ne pourrais pas dépouiller Abidjan de tous ses déchets. Néanmoins, si je prends un seul objet dans la rue, que j’arrive à lui donner une autre forme et qu’il se retrouve comme mobilier dans un restaurant, un jardin ou un salon et pas dans la nature. J’aurais alors contribué à la lutte contre la pollution de l’environnement ».
Le jeune éco-entrepreneur a reçu en 2017 le prix RSE Awards pour son engagement dans la protection de la nature (ce prix a pour but de valoriser les entreprises écoresponsables qui, sans nuire à la rentabilité financière, se soucient du bien-être de la biodiversité, NDLR). Mais le combat est loin d’être terminé pour Basétégé Kamagaté. Il rêve d’aller plus loin : créer une entreprise plus formelle. « J’aimerai avoir une structure consacrée à mon activité, une sorte de grand atelier où je donnerais toutes les formes que je désire aux pneus. Je soupire aussi après un moyen de transport. Je souhaite également employer 10 personnes » ajoute-t-il. Ainsi, il continuera de redonner vie aux pneus, et le sourire à sa dizaine d’employés à venir.

Luchelle Feukeng

 

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