Avec seulement 11 % de terres recouvertes par la forêt, la Côte d’Ivoire détient l’un des taux de déboisement les plus élevés au monde. Pour inverser la tendance, le gouvernement multiplie les initiatives en vue d’atteindre 20 % de terres reboisées en 2040.
À Séguéla, localité du nord-ouest de la Côte d’Ivoire, les agents du ministère des Eaux et Forêt ont reboisé l’une des parties du Centre hospitalier régional (CHR). L’activité menée sur près de trois hectares vise à contribuer au renforcement du couvert végétal dans la région du Worodougou. « Cela rentre dans la veine de la nouvelle politique du ministère qui a pour leitmotiv la préservation, la réhabilitation et l’extension du couvert végétal », a déclaré le directeur régional des Eaux et forêts, le colonel Katchia Hubert.
L’état du couvert végétal est devenu en effet préoccupant en Côte d’Ivoire. L’occasion de la présentation du nouvel outil de surveillance forestière (Starling) le 17 janvier 2019 à l’auditorium de la primature à Abidjan-Plateau, le colonel Mamadou Sangaré, directeur général de la Société de développement des forêts (Sodefor), a déclaré que la déforestation observée en Côte d’Ivoire était l’une des plus fortes au monde. De 16 millions d’hectares de forêt dans les années 60, la Côte d’Ivoire se retrouve aujourd’hui avec moins de 2,5 millions d’hectares, soit seulement 11 % de son territoire. Une couverture forestière très loin des 20 % fixés comme seuil dans les objectifs de développement durable de l’ONU.
La Côte d’Ivoire veut remonter à 20 % de couverture forestière d’ici 2040
Dans un rapport publié en décembre 2018, le mécanisme de Réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation forestière (REDD+) a présenté les causes de la déforestation en Côte d’Ivoire. Le premier facteur selon le rapport est l’agriculture qui y contribue à 62 %. Suivent l’exploitation forestière (18 %) et l’extension des infrastructures (10 %).
REDD+ avait alors préconisé comme solution, la sensibilisation des populations à la pratique de l’agroforesterie ou l’agriculture zéro déforestation.
Piste vers laquelle se tourne également le gouvernement. En marge du reboisement effectué le 14 août 2019 au CHR de Séguéla, la direction régionale des Eaux et forêts a organisé un atelier de sensibilisation à l’attention des ONG et des acteurs impliqués dans la déforestation. Ces derniers ont été mieux informés des risques que court la Côte d’Ivoire avec un faible couvert végétal.
La nouvelle politique du ministère ivoirien des Eaux et forêts a pour leitmotiv la préservation, la réhabilitation et l’extension du couvert végétal. Elle vise également à doter la Côte d’Ivoire de six-millions d’hectares de forêt restaurés, soit 20 % de terres reboisées d’ici 2040.
Boris Ngounou