Les chiffres parlent d’eux même. A ce jour, la Côte d’Ivoire ne dispose que deux millions d’hectares de forêts, près de 90 % de moins qu’au début des années 1960, selon le gouvernement ivoirien. Conscient de l’urgence, les autorités de ce pays d’Afrique de l’Ouest ont lancé le 10 décembre 2020 le projet « Approche de durabilité et de mise à l’échelle pour la transformation de la gestion, la restauration et la conservation des paysages forestiers et la biodiversité en Côte d’Ivoire », Folab.
L’initiative qui sera mise en œuvre en petits projets contribuera, à terme, à l’intensification et la durabilité des mécanismes de financement REDD+ (Reducing emissions from deforestation and forest degradation) au niveau national afin de lutter contre la déforestation, une pratique devenue courante en Côte d’Ivoire. Concrètement, il s’agira de restaurer et préserver les forêts dans les zones où elles contribueront à prévenir l’extinction d’espèces, améliorer la sécurité en eau, atténuer les effets du changement climatique grâce au stockage de carbone et créer des habitats pour la résilience des populations face à ce phénomène.
« Le projet Folab est basé sur des approches innovantes et inclusives de restauration des écosystèmes forestiers y compris la mangrove et la conservation de la biodiversité », indique Koné Alimata Bakayoko, point focal opérationnel du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) et partie prenante de l’initiative.
Quelques mois plutôt, la Côte d’Ivoire s’est dotée d’une force pour lutter contre la déforestation. La cuvée de 650 officiers et sous-officiers commandos, baptisée Brigade spéciale de surveillance et d’intervention (BSSI) a été envoyée sur le terrain le 6 août 2020, après une formation d’environ 2 ans. En mettant en place cette « armée verte » en Côte d’Ivoire, le gouvernement veut également s’assurer de la mise en œuvre de sa nouvelle politique forestière qui vise « un accroissement de 3 millions d’hectares de forêts dans le pays à l’horizon 2030 ».
Inès Magoum