Un fonds vient d’être lancé par l’Office national de l’assainissement et du drainage (Onad) et la Banque populaire de Cote d’Ivoire (PBCI). Il est destiné à financer les projets des entreprises spécialisées dans la vidange des fosses septiques.
Deux organismes publics vont collaborer pour améliorer la gestion des boues de vidanges en Côte d’Ivoire. Il s’agit de l’Office national de l’assainissement et du drainage (Onad) et la Banque populaire de Cote d’Ivoire (BPCI). Les deux organismes ont lancé un fonds de garantie de prêts pour le financement des activités des opérateurs de vidange de boues et de fosses septiques.
Les acteurs de l’assainissement non collectif disposent désormais d’une enveloppe 250 millions de francs FCFA (plus de 381 000 euros) qu’ils pourront utiliser pour réaliser leurs projets. Selon Amara Sanogo, le directeur de l’Onad, le fonds permettra aussi la mise œuvre des programmes qui mettent surtout l’accent sur la sensibilisation des ménages pour la construction d’installations individuelles aux normes. « Ces programmes planchent également sur l’identification, l’organisation, l’instauration d’agrément et le renforcement des capacités techniques, logistiques et managériales des acteurs de vidange », explique Amara Sanogo.
Pour ce responsable, 90 % des opérateurs du marché de l’assainissement non collectif en Côte d’Ivoire manquent de financement pour accroître leurs actifs de productions. Cette situation s’explique par le manque d’établissements financiers spécialisés dans le sous-secteur de l’assainissement non collectif, d’où le choix opéré par la PBCI, l’ancienne Caisse nationale de crédit et d’épargne (Cnce).
Ce climat des affaires explique peut-être la situation sur le terrain. Selon l’Agence des États-Unis pour le développement international (Usaid), rien que dans la ville d’Abidjan, 40 % des résidents n’ont pas accès à des systèmes d’assainissement individuels. La gestion des boues fécales reste un problème avec les stations de transfert qui manquent de maintenance et les camions de vidange qui aspirent uniquement les déchets liquides. Les cuves de stockage et de confinement sont de mauvaise qualité et fuient. De plus, les déchets sont bien souvent déversés de manière illégale. L’initiative le fonds de l’Onad et la BPCI permettra-t-elle d’améliorer l’assainissement non collectif dans le pays ? Son impact sera mesuré d’ici quelques mois ou années.
Jean Marie Takouleu