On était dejà habitué aux pavés, chaussures, sacs… réalisés à partir de déchets plastiques, mais désormais, on parlera aussi de bâtiments. Le Fond des Nations Unies pour l’enfance (Unicef) a annoncé le 20 février qu’il allait construire « neuf nouvelles salles de classe en plastique recyclé pour 450 élèves du primaire et du préscolaire » à Gonzaville, un quartier Abidjan, à Divo (Sud) et Toumodi (Centre). L’agence de l’ONU précise que les salles seront « imperméables à l’eau, résistante au feu, conçues pour résister aux vents violents et aux fortes pluies, les briques en plastique recyclé étant faciles à assembler ». Leur construction est rapide et moins coûteuse que les salles de classe ordinaires. Une salle est ainsi montée en 21 jours et coûte « environ 30 % moins cher et dure 50 années de plus » que les constructions ordinaires, précise l’Unicef. La réalisation de l’une de ces salles de classe nécessite huit tonnes de déchets plastiques.
Ces constructions écologiques sont bénéfiques à plus d’un titre : elles permettent selon l’Unicef « de donner à chaque enfant un environnement propice à son apprentissage, de lutter contre la pollution plastique et de créer des emplois ». Une nécessité pour la Côte d’Ivoire où le district d’Abidjan à lui seul produit chaque jour au moins 300 tonnes de déchets chaque jour.
D’ailleurs, cette agence de l’ONU étudie actuellement un partenariat pour ouvrir cette année (en 2019) une usine de transformation des déchets plastiques afin de ne plus les recycler en Colombie. Objectif visé : employer des Ivoiriens, qui vivent du recyclage des déchets plastiques. L’ambition cette année est de recycler 4 800 tonnes de déchets plastiques, de construire 30 salles de classe qui accueilliront 1500 écoliers.
En plus de polluer l’environnement, le déchet plastique qui traine dans la nature bouche les canalisations. Du coup, les eaux de ruissellement stagnent et se transforment en sources de maladies (diarrhée, paludisme, etc.) souvent mortelles pour les populations.
Luchelle Feukeng