C’est un projet innovant. Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) a décidé de fournir 500 salles de classe en Côte d’Ivoire. C’est un projet peu commun puisque ces bâtiments seront construits en briques de plastique recyclé. Et cette matière première secondaire ne manque pas en Côte d’Ivoire. Dans chaque ville de ce pays d’Afrique de l’Ouest, la gestion des déchets plastique est un défi permanent pour les municipalités.
Pour l’accompagner dans ce projet, l’Unicef a fait appel à l’entreprise colombienne Conceptos Plásticos, qui fournit des maisons en briques de plastique recyclé à des millions de personnes en Amérique latine, et qui installe une usine de fabrication de briques en Côte d’Ivoire. L’Unicef a procédé récemment à la pose de la première pierre de cette installation qui fera fondre et mouler les déchets plastiques pour en sortir un matériau « solide et facile à assembler ».
Amélioration de la gestion des déchets à Abidjan
« Cette usine avant-gardiste proposera des solutions intelligentes et modulables pour répondre à certains défis éducatifs majeurs auxquels sont confrontés les enfants et les populations en Afrique (…) Sa vocation est triple : plus de salles de classe pour les enfants en Côte d’Ivoire, moins de déchets plastiques dans l’environnement et des sources de revenus supplémentaires pour les familles les plus vulnérables », explique Henrietta Holsman Fore, la directrice générale de l’Unicef.
Un projet pilote a été réalisé il y a de cela quelques mois par cette branche de l’Organisation des Nations unies (ONU). Il a permis de construire des salles de classe dans les communes de Port-Bouët, Divo et Toumodi. Mais les briques utilisées avaient été fabriquées en Colombie et transportées jusqu’en Côte d’Ivoire.
Une usine installée à Abidjan devrait alléger les dépenses liées au projet. Selon l’Unicef, en tournant à plein régime, elle devrait absorber au moins 4 800 tonnes de déchets plastiques par an. Il est tout à fait possible de récolter cette quantité de déchets dans la ville d’Abidjan puisqu’on estime à 280 tonnes, la quantité de déchets plastiques collectée quotidiennement dans cette ville de plus de 5 millions d’habitants. Seulement 5 % de ces déchets sont actuellement recyclés. Le reste se retrouve dans des sites d’enfouissement.
L’Unicef estime que les briques fabriquées à base de déchets plastiques sont « 40 % moins chères et 20 % plus légères que celles en terre. En outre, elles dureront des centaines d’années de plus que les matériaux de construction conventionnels ». Les 500 salles de classe qu’elles serviront à construire bénéficieront à au moins 25 000 enfants défavorisés, principalement dans les écoles primaires et maternelles.
Jean Marie Takouleu