Au moins cinq projets de développement viennent de recevoir des subventions de l’Agence américaine pour le commerce et le développement (USTDA). Parmi ceux-ci figure la construction d’une centrale à biomasse. L’installation fonctionnera avec les cosses de cacao dont sont extraites les fèves de cacao qui servent à fabriquer du chocolat.
Le gouvernement ivoirien prévoit de construire cette centrale dans la localité de Divo, au sud pays. En Côte d’Ivoire, Divo est considérée comme le fief du cacao. Et la centrale à biomasse qui sera construite sur place ne manquera pas de matière première, puisque la Côte d’Ivoire est le premier pays producteur de cacao. En 2017, ce pays d’Afrique de l’Ouest a produit 2,01 millions de tonnes de cacao sur une production mondiale estimée selon l’Organisation internationale du cacao (ICCO) à 4,7 millions de tonnes.
Une capacité comprise entre 60 et 70 MW
Après la récolte des cabosses, les agriculteurs extraient les fèves et les cosses sont très souvent brûlées. Désormais, ces déchets serviront à produire de l’électricité grâce à la centrale à biomasse de Divo. Les autorités ivoiriennes estiment qu’elle affichera une capacité comprise entre 60 à 70 MW. L’électricité produite contribuera à faire face à la croissance de la population ivoirienne dans les années à venir.
Le projet s’inscrit dans le cadre du plan des autorités de produire 424 MW d’électricité à partir de la biomasse. En 2018, Proparco, la filiale de l’Agence française de développement (AFD) en charge du financement du secteur privé, a prêté 90 millions d’euros à l’entreprise ivoirienne Sifca pour le développement d’un projet de centrale à biomasse d’une capacité de 46 MW à Ayebo dans le sud-est du pays. Cette autre centrale fonctionnera avec des déchets de palmiers à huile.
Le cacao, tout comme l’huile de palme, fait partie des produits agricoles accusés de détruire la biodiversité dans le monde. Dans les années 60 en Côte d’Ivoire, la forêt couvrait 16 millions d’hectares. Selon Mamadou Sangaré, le directeur général de la Société de développement des forêts (Sodefor), à ce jour, la végétation dense couvre moins de 2,5 millions d’hectares, soit seulement 11 % de son territoire. Une couverture forestière très loin des 20 % fixés comme seuil dans les objectifs de développement durable de l’ONU.
De plus des efforts que le gouvernement fournit pour produire de l’électricité à partir des déchets agricoles, il se propose également reboiser 20 % des terres d’ici 2040.
Jean Marie Takouleu