Ces dernières années, le gouvernement ivoirien a lancé plusieurs initiatives visant à améliorer l’assainissement et le drainage des eaux pluviales afin d’éviter les inondations meurtrières que connait Abidjan depuis des décennies. Avec le retour de la saison des pluies, ce phénomène s’accentue dans la capitale économique ivoirienne.
Les images des inondations de ces derniers jours ont fait le tour des réseaux sociaux en Côte d’Ivoire et au-delà… Des voitures flottant telles des feuillets mortes dandinant à la surface d’une flaque d’eau, des maisons complètement englouties par les eaux de pluie, le bilan des inondations est lourd cette année. Selon les autorités ivoiriennes, les inondations du 21 juin 2022 ont causé quatre décès et sinistrées une trentaine de personnes.
Les fortes pluies qui se sont abattues sur la ville d’Abidjan dans la nuit du 20 au 21 juin 2022 ont causé des inondations principalement dans les communes de Cocody, Yopougon, Abobo, Adjamé, Treichville et Bingerville. Quelques jours avant, le 17 juillet 2022, les pluies diluviennes ont causé un glissement de terrain à Mossikro, dans la commune d’Attécoubé à l’ouest du District autonome d’Abidjan. Le bilan établi par le Groupement des sapeurs-pompiers militaires (GSPM) fait état de cinq morts, en majorité des enfants.
Quelle politique de gestions des eaux pluviales ?
Selon les experts, des inondations pourraient faire d’autres victimes à Abidjan, puisque la saison des pluies s’étend de mai à novembre, avec une interruption en août et septembre. Toutefois, juin est le mois le plus arrosé. Pour réduire la vulnérabilité des populations face aux risques d’inondation, le gouvernement ivoirien a lancé au début du mois de juin 2022, une opération visant la démolition des habitations situées dans 50 zones sujettes aux glissements de terrain dans la ville d’Abidjan.
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Au-delà de cette mesure d’urgence, le 10 mars 2022, le Premier ministre ivoirien Patrick Jérôme Achi a lancé le Projet d’assainissement et de résilience urbaine (Paru) à Abobo. Dans cette commune du District autonome d’Abidjan, les travaux en cours portent sur la construction d’ouvrages de drainage des eaux pluviales à Anonkoua Kouté. D’un coût de 155 milliards de francs CFA (plus de 236 millions d’euros), le Paru vise aussi l’amélioration de la gestion des déchets qui obstruent les canalisations.
Des investissements pour quels résultats ?
Selon le gouvernement ivoirien, la phase 1 du Paru concerne la construction d’un réseau de drainage des eaux de pluie de 7,759 km linéaires de canaux avec 13 ouvrages de franchissement qui permettront l’évacuation de 184 m3 d’eau par seconde, soulageant les bassins versants des quartiers d’Agouéto et de N’dotré à Anonkoua Kouté. La seconde phase des travaux porte sur l’aménagement de deux cuvettes à N’Dotré et à Agouéto. Un autre financement a été alloué à la construction d’infrastructures d’assainissement.
Il s’agit de 245 milliards de francs CFA (plus de 373 millions d’euros) destinés à la mise en œuvre du Projet de gestion intégrée du bassin versant du Gourou devant « impacter positivement » les populations des communes d’Adjamé, Abobo, Cocody et Plateau. La première tranche désormais terminée a permis la réhabilitation et la construction d’ouvrages de drainage à Adjamé, la réalisation de quatre barrages écrêteurs de crue à l’Hôpital militaire d’Abidjan, Paillet-Ouest, Zoo-Aghien et Paillet-Est, ainsi que la réhabilitation de trois barrages écrêteurs de crue à Dokui-Ouest, Dokui-Est et Agban.
Jean Marie Takouleu