Villes et territoires durables #14. Notre série en partenariat avec le Sommet Afrique-France 2020.
La plateforme d’investissements NOA (NEoT Offgrid Africa) propose aux entreprises et start-ups spécialisées dans la production d’énergies renouvelables en Côte d’Ivoire un mécanisme de financement innovant. Un accord a été signé le 2 mars 2020 entre la plateforme NOA, destinée à soutenir la transition énergétique en Afrique, et l’entreprise Zola Electric Cote d’Ivoire (Zeci). Le programme de titrisation des créances dans le financement des projets d’électricité hors réseau permettra d’équiper plus de 100 000 foyers en kits solaires domestiques dans le pays, essentiellement en zones rurales et périurbaines.
Les contours du programme de titrisation
La titrisation des créances renvoie à un montage financier par lequel une entreprise peut obtenir un financement par la transformation de ses créances. Grâce à ce mécanisme de financement, NOA, détenue majoritairement par Meridiam, un gestionnaire français d’actifs dans les projets d’infrastructures, porte les risques financiers dans le schéma « rent-to-own ». Il s’agit d’un mécanisme conçu par NOA, qui doit permettre aux clients (d’entreprises ou start-ups) de devenir propriétaires des kits solaires à la fin de la période de location.
Le mécanisme de financement mis sur pied par NOA, permettra également à l’entreprise Zola Electric Cote d’Ivoire de se concentrer sur la commercialisation et le déploiement de solutions de fournitures d’énergie propre dans les zones isolées (zones rurales et périurbaines). Afin de toucher une population majoritairement non bancarisée, les paiements s’effectueront via le mobile money. « NEoT Offgrid Africa est très fier d’avoir mis en place ce mécanisme de financement novateur. Les besoins en financements du secteur énergétique en Afrique sont immenses, mais de nombreux obstacles persistent pour les investisseurs privés », explique Philippe Ringenbach, directeur général de NEoT Capital.
Le programme de titrisation des créances lancé par NOA va s’étendre à toute l’Afrique. NOA pilote la structuration financière de l’ensemble du projet. Il espère atteindre un portefeuille d’une valeur de 40 millions d’euros (plus de 26 milliards de francs CFA). Dans cette optique NOA a mandaté plusieurs institutions financières pour répondre aux besoins de financement. Il s’agit de Crédit Agricole Corporate and Investment Bank (Cacib), la banque de financement et d’investissement du groupe français Crédit Agricole ; de la Société Générale Corporate and Investment Banking (CIB) et de la Société Générale Banques en Côte d’Ivoire (SGCI), deux filiales du groupe Société Générale.
La SGCI a déjà accordé un prêt en monnaie locale (francs CFA) à la plateforme NOA. Les sommes qui seront engagées par NOA varieront mensuellement en fonction des caractéristiques du portefeuille des fournisseurs de kits solaires. Les garanties seront apportées par la Banque africaine de développement (BAD) et le Cacib. Le suivi de la performance sociale et environnementale du projet sera assuré par la Fondation Grameen Crédit Agricole.
Inès Magoum