La Côte d’Ivoire est en plein dans une nouvelle ère géologique appelée « anthropocène », caractérisée par des bouleversements multiples, dus aux pressions de l’homme sur la biodiversité. C’est ce qui ressort du Rapport sur le développement humain (RDH) 2020 en Côte d’Ivoire, présenté le 19 mai 2021 par bureau du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) à Abidjan.
Le Rapport sur le développement humain 2020 en Côte d’Ivoire examine les conditions de vie des populations sous le prisme du dérèglement climatique. Ce phénomène qui se traduit par la perturbation des saisons, la chute des rendements agricoles, les inondations, les sécheresses et des migrations forcées est principalement provoqué par l’homme. « En Côte d’Ivoire, la principale cause du réchauffement climatique est issue des actions conjuguées de l’homme sur la biodiversité et les ressources naturelles. L’agriculture extensive a au fil des années, détruit la forêt, modifiant le climat et la face verte du pays. De ce fait, la faible productivité des exploitations agricoles, la perte des fertilités des sols, l’irrégularité de la pluviométrie montrent que “nous avons atteint la limite du possible », explique Carol Flore-Smereczniak, la représentante résidente du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) en Côte d’Ivoire.
Pour la responsable onusienne, la Côte d’Ivoire fait partie des pays qui illustrent le mieux la nouvelle ère géologique dans laquelle est entrée la planète : l’“Anthropocène”. Évoquée pour la première fois en 2000 par le Prix Nobel de chimie néerlandais Paul Josef Crutzen, l’anthropocène est une nouvelle phase géologique dont la révolution industrielle du XIXe siècle serait le déclencheur principal. Cette phase est marquée par la capacité de l’homme à transformer l’ensemble du système terrestre.
Vers l’extermination de la forêt ivoirienne
La Côte d’Ivoire fait face aujourd’hui à la disparition de ses forêts, du faîte de l’agriculture extensive. Selon le Pnud, le pays d’Afrique de l’Ouest a perdu 80 % de sa couverture forestière de 1900 à 2015. Et au rythme de cette déforestation, le pays pourrait perdre la totalité de ses forêts d’ici à 2034 si rien n’est fait.
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Le rapport 2020 du Pnud sur le développement humain en Côte d’Ivoire a été réalisé « en conformité avec le dernier réajustement de l’indice de développement humain (IDH) ». D’ailleurs, le thème de l’édition 2020 du Rapport sur le développement humain, lancé à Oslo en Norvège par l’administrateur du Pnud le 15 décembre 2020, est “le développement humain et l’anthropocène : la prochaine frontière”. Le Pnud entend désormais prendre en compte la pression de l’homme sur la biodiversité dans ses rapports sur le développement humain à travers le monde.
Boris Ngounou