Proparco, filiale de l’Agence française de développement (Afd), a annoncé le lundi 8 octobre 2018, l’octroi d’un prêt de 90 millions d’euros (58,8 milliards Fcfa) au groupe industriel ivoirien Sifca. Bénéficiant du cofinancement de la Société Générale, et l’homologue hollandais de Proparco, la FMO, cette ligne de crédit est destinée au financement des activités de Sifca à travers ses filiales. Et parmi celles-ci, le projet de centrale à biomasse porté par la société Biokala SA, filiale énergie renouvelable de Sifca.
Biovea, une centrale à biomasse de 46 MW
En septembre 2014, Sifca et EDF ont conclu un accord pour la construction et l’exploitation d’une centrale à biomasse en Côte d’Ivoire. Quatre ans plus tard, les investissements se précisent. Dotée d’une puissance de 46 mégawatts (MW), la centrale située à Ayebo dans le sud-est du pays produira annuellement 337 gigawatts heures (GWH) à partir de 476 000 tonnes de de déchets de palmiers à huile. « Ce projet répond à deux défis africains, et notamment ivoiriens : valoriser la biomasse générée par les activités agro-industrielles et répondre aux besoins en énergie dans un continent où le taux d’électrification est de moins de 40 %. Mais ce projet permet surtout de générer un bonus environnemental en constituant une source de revenus complémentaires pour les planteurs de palmiers à huile, ce qui permettra de financer leur approvisionnement en engrais ou une assistance technique afin d’améliorer les rendements », explique David Billon, porteur du projet et Président de Biokala SA. Fondée en 2010, Biokala est une filiale du Groupe Sifca, spécialisée dans les énergies renouvelables, notamment l’énergie de la biomasse produite à partir des résidus de palmiers.
Cette contribution financière à ce projet, dont le coût de construction s’élève à 185 millions d’euros, est un soutien considérable qui contribue à la croissance inclusive de la région du sud Comoé. La centrale à biomasse d’Ayebo développera une filière énergétique et agricole durable grâce, au recyclage de 13 500 tonnes de cendres de palmes riches en potassium, qui serviront d’engrais dans les plantations de cultures vivrières et de palmiers à huile. En outre, le projet permettra d’économiser 1,6 million de tonnes de CO2 par an et de renforcer la protection de la biodiversité.
Le crédit de 90 millions d’euros mis à la disposition de Sifca par Proparco, permettra également de développer une chaine de valeur locale et d’améliorer l’offre de biens de première nécessité. Il s’agit de l’entretien et de la réhabilitation routes, la gestion des écoles, des dispensaires, des infirmeries et des infrastructures d’approvisionnement en eau courante auxquelles ont accès les employés, leurs familles et les communautés avoisinantes.
« Ce financement répond à notre mandat de soutien de l’agriculture en Afrique subsaharienne, notamment dans les pays les moins avancés et post-conflit », souligne Delphine Moreau, référente agro-industrie dans la division Industrie, Agriculture et Services de Proparco.
Boris Ngounou