Afin de réduire l’impact de l’intermittence propre à une centrale solaire, la Côte d’Ivoire mise sur le stockage d’électricité. Ainsi, dans le cadre du projet solaire de Boundiali de 37,5 MWc mis en œuvre par Côte d’Ivoire Énergies (CI-Énergies) dans le nord du pays, les autorités prévoient un moyen de stockage d’électricité. Le marché d’installation de ce système d’accumulation d’électricité a été confié à Saft, une entreprise basée à Levallois-Perret en France.
La filiale du groupe TotalEnergies a ainsi été choisie par l’entrepreneur du projet solaire de Boundiali Eiffage Énergie Systèmes, la filiale du groupe français Eiffage. Dans la région de Bagoué, Saft installera sa technologie Intensium Max High Energy. Concrètement, la société dirigée par Cédric Duclos installera six conteneurs équipés de batteries lithium-ion capables d’accumuler 10 MW d’électricité.
L’impact sur le réseau électrique national
Le système de stockage de 13,8 MWh fonctionnera également avec des systèmes de conversion d’énergie et de centrale électrique moyenne tension. Selon Saft, la mise en place d’un système de stockage d’électricité permettra de renforcer la capacité et de réduire l’impact de l’intermittence dans la production de la centrale solaire afin d’assurer une alimentation prévisible et fiable du réseau local.
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« En tant que maître d’œuvre du projet de Boundiali, il était essentiel de trouver un partenaire capable non seulement de répondre aux exigences techniques, mais aussi de garantir la fiabilité du système tout au long de sa durée de vie de 10 ans », explique Ludovic Bavière d’Eiffage Énergie Systèmes. La centrale solaire pour laquelle Saft décroche un marché est destinée à alimenter Boundiali.
Le retard accusé dans le projet
Dans cette ville de plus de 40 000 habitants, les autorités ivoiriennes estiment que la future centrale solaire desservira 30 000 foyers tout en évitant les émissions de 27 000 tonnes équivalent CO2 par an. La mise en œuvre de ce projet nécessitera un investissement de 40 millions d’euros. Le gouvernement ivoirien s’appuie sur deux sources de financement, notamment un prêt de 27 millions d’euros de la Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW), l’agence allemande de développement ; ainsi qu’une subvention de 9,7 millions d’euros de l’Union européenne (UE).
Considéré comme le premier projet solaire de la Côte d’Ivoire au moment de la signature des conventions de financement en 2019, la mise en œuvre du projet de Boundiali accuse des années de retard, se voyant doubler par d’autres initiatives, notamment celles du programme « Scaling Solar » de la Société financière internationale (SFI). D’ailleurs, dans le cadre de ce programme, la filiale du groupe de la Banque mondiale responsable du financement du secteur privé prévoit de mettre en place deux centrales solaires de 60 MWc, l’une à Laboa et l’autre à Touba. La phase de sélection des développeurs de ces projets est en cours avec au moins 10 entreprises en lice.
Jean Marie Takouleu