La Brigade spéciale de surveillance et d’intervention (BSSI) a encore frappé. Le 16 mars 2024, elle a procédé à la saisie de plus de 3000 madriers de bois issus du sciage illégal à Zandougou dans la sous-préfecture de Diouladjèdougou en Côte d’Ivoire. Il s’agit d’une énième opération de cette unité de lutte contre la criminalité forestière, faunique et des ressources en eau du ministère ivoirien des Eaux et forêts, qui participe de la protection des écosystèmes dans le pays d’Afrique de l’Ouest.
Alors que le gouvernement ivoirien croyait voir l’exploitation illégale du bois régresser, un nouveau forfait a vite fait de mettre tous les voyants au rouge. Cette fois, les fraudeurs ont pris pour cible la ville de Zandougou, située dans la sous-préfecture de Diouladjèdougou, qui abrite plusieurs forêts classées. Ils y ont scié plus de 3 000 madriers d’arbres à bois dur indigène « Isoberlinia doka », une espèce de plantes de la famille des Fabaceae et du genre Isoberlinia, présente en Afrique tropicale.
« Heureusement que certaines populations se sont engagées auprès du ministère des Eaux et forêts en Côte d’Ivoire dans la lutte contre le sciage illégal, elles coopèrent en donnant les informations à la Brigade spéciale de surveillance et d’intervention (BSSI), l’unité de lutte contre la criminalité forestière, faunique et des ressources sur l’ensemble du territoire. C’est en exploitant ces informations que les agents de la BSSI de Morondo ont découvert ces madriers qui avaient pour destination la ville de Korhogo », indique le ministère ivoirien des Eaux et forêts.
Aussitôt, les plus de 3 000 madriers ont été saisis par les agents de la BSSI de Morondo, qui mènent actuellement des enquêtes pour situer les responsabilités. « Il faut noter que cette pratique mafieuse de destruction de notre patrimoine forestier est récurrente dans cette zone (Zandougou) », ont déploré les agents de la BSSI de Morondo. Le ministre ivoirien des Eaux et Forêts, Laurent Tchagba a quant à lui appelé à renforcer la lutte contre l’exploitation illicite du bois afin de protéger de ce qui reste des forêts du pays d’Afrique de l’Ouest.
En effet, selon les résultats du dernier Inventaire forestier et faunique national (IFFN) indiquent une couverture forestière de 2,97 millions d’hectares en mars 2021. Ce qui équivaut à 9,2% de couverture forestière contre plus de 20% dans les années 1960. Le massif forestier ivoirien était estimé à 16 millions d’hectares en 1960. Aujourd’hui, près de 60% des terres productives sont dégradées. La préservation de ses forêts est donc devenue une priorité absolue.
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Rappelons que dès la mise en service de la BISS en 2019, ses unités ont saisi 7 829 madriers, 10 489 planches et 5 470 chevrons, l’équivalent d’environ 1025 m3, représentant 350 arbres abattus, 85 hectares de forêts détruits pour un préjudice de plus de 60 millions de francs CFA, environ 91 500 euros. Et en 2022, l’unité faisait une autre saisie record de plus de 2 600 planches de bois et de 6 700 madriers, dans la commune d’Abobo, au nord d’Abidjan.
Inès Magoum