Un nouveau pas a été franchi pour dans le projet de construction de la centrale biomasse Biovéa en Côte d’Ivoire. Un contrat de concession a été signé récemment entre le gouvernement ivoirien et l’entreprise Biovéa Énergie qui porte le projet. Elle est détenue à 40 % par le géant Électricité de France (EDF) et à 36 % par Meridiam, une entreprise française spécialisée dans le développement, le financement et la gestion de projets d’infrastructures. Biokala, la filiale du grand groupe industriel ivoirien Sifca détient le reste des parts (24 %).
« Toutes les conditions nécessaires pour faire aboutir le projet ont été acceptées par les différents partenaires. Cette signature est l’élément-clé du modèle économique de ce projet qui comprend la répartition des risques et des responsabilités et qui fixe le rôle de chaque acteur, y compris celui du gouvernement », explique Valérie Levkov, la directrice Afrique, Moyen-Orient et Méditerranée orientale d’EDF.
Le début des travaux en 2020…
Dans le cadre du projet de centrale biomasse Biovéa, EDF se charge de la construction de l’installation. Biokala aura la responsabilité de la gestion de la filière d’approvisionnement de biomasse. En l’espèce, il s’agit des déchets du palmier à huile. L’entreprise s’approvisionnera auprès de 12 000 exploitants agricoles. Les résidus seront transportés sur le site de la centrale à Ayebo dans le sud-est de la Côte d’Ivoire.
« Nous allons acheter les déchets issus de l’agriculture chez des planteurs qui vivent des revenus de leurs plantations de palmiers et de leur production vivrière. Parallèlement, nous améliorerons les rendements de culture de palmiers à l’huile, en produisant près de 13 500 tonnes de cendres riches en potassium, constituant un engrais qui sera redistribué aux planteurs », explique Valérie Levkov.
Pour ce qui est de Meridiam, son rôle sera d’assurer la stabilité financière du projet. Il faudra investir 129 milliards de francs CFA, soit près de 200 millions d’euros. Le projet reçoit le soutien de Proparco, la filiale de l’Agence française de développement (AFD) en charge du financement du secteur privé, ainsi qu’une aide de la part de la Société néerlandaise de financement du développement (FMO).
Le consortium mené par EDF prévoit de commencer la construction de la centrale à la mi 2020 pour une livraison des travaux en 2023. Elle disposera de deux unités de 23 MW chacune. L’ensemble des installations affichera alors une capacité de 46 MW. L’électricité sera produite en éliminant 480 000 tonnes de déchets de palmiers à huile. Elle sera ensuite vendue à Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE) sur une durée de 25 ans selon le contrat d’achat d’électricité. La filiale du groupe Eranove achètera le kWh d’électricité à 62 francs CFA (0,9 centime d’euro).
Jean Marie Takouleu