L’Office ivoirien des parcs et réserves (OIPR) est à pied d’œuvre pour la deuxième phase du chantier de construction de la clôture du parc national du Banco, situé à l’ouest d’Abidjan la capitale économique de la Côte d’Ivoire. Le projet vise à renforcer la protection du deuxième plus grand parc urbain au monde, mesurant plus de 34 kilomètres carrés. Un site unique que les autorités ivoiriennes entendent inscrire sur la liste du patrimoine mondial de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco).
Les riverains du parc national du Banco l’ont surnommé « la grande muraille ». Il s’agit d’une clôture en béton d’environ 3 mètres de haut et surplombé par une spirale de fer barbelé. Sa deuxième phase de construction prévue sur 4500 kilomètres a débuté en juin 2022 et devrait s’achever en 2023, ceinturant ainsi de manière intégrale, le parc national du Banco, situé à l’ouest d’Abidjan la capitale économique de la Côte d’Ivoire.
« En réalité, c’est 12 km de clôtures pour un périmètre de 24 km car une bonne partie de la frontière a déjà été grignotée ici et là pour construire des lots urbains », explique Adama Tondossama, le directeur général de l’Office ivoirien des parcs et réserves (OIPR). La première partie de construction de cette clôture, longue de 4400 kilomètres, au nord du parc a été réceptionnée le 31 mars 2022.
La construction d’une clôture aussi imposante autour du parc, vise à limiter les multiples agressions dont il est victime, du fait d’une urbanisation anarchique. « Il s’agit des activités illégales telles que les coupes de bois et le braconnage, le déversement d’ordures ménagères à l’intérieur du parc, la recherche de nourriture et de médicaments traditionnels.», indique l’OIPR dans une note. .
Un réservoir hydraulique pour la ville d’Abidjan
Érigé en parc national par décret du 31 octobre 1953 le Parc national du Banco s’étend sur 3438 hectares. C’est le deuxième plus grand parc urbain au monde, derrière le parc national de Tijuca au Brésil. Considéré comme le réservoir hydraulique et le poumon vert de la ville d’Abidjan, la nappe phréatique du Banco fournit 40% de l’eau potable d’Abidjan et capte 90 000 tonnes de dioxyde de carbone (CO2) par an, selon l’OIPR.
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Outre les efforts de conservation, l’OIPR ambitionne d’inscrire le parc national du Banco sur la liste des sites du patrimoine mondial de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco). Le parc possède un riche potentiel biologique, constitué entre autres par une famille de chimpanzés, évoluant sur 600 hectares de forêts primaires, un arboretum de plus de 800 espèces de plantes supérieures originaires des régions tropicales d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine. On y trouve également des étangs piscicoles, une piscine semi-naturelle, un restaurant, et la maison du gouverneur Joseph-François Reste (un administrateur colonial français, Ndlr), qui sert d’écomusée.
Boris Ngounou