Alors que l’Afrique et le reste du monde sont fortement touchés par le stress hydrique, la préservation de la ressource disponible reste une solution de raison pour l’approvisionnement en eau des populations. SUEZ, le spécialiste de la gestion de l’eau et des déchets montre l’exemple à travers la réalimentation des nappes phréatiques. Une technique qui pourrait intéresser les villes côtières africaines, confrontées à l’intrusion d’eaux saumâtres. En parallèle, le Groupe innove dans la gestion des infrastructures et des réseaux d’eau, notamment à Dakar, la capitale du Sénégal.
La fraicheur de la matinée a laissé place à une douce chaleur sur le site de l’usine de production d’eau potable du Pecq-Croissy qui couvre 50 hectares dans le département des Yvelines en France. Ce jour-là, des techniciens s’affairent autour du bâtiment d’exploitation de l’usine qui traite l’eau de la Seine. Le principe est simple : clarifier l’eau de ce fleuve qui traverse la capitale française pour la recharge des nappes phréatiques du Bassin parisien.
La réalimentation de la nappe phréatique
L’eau clarifiée et débarrassée d’une très grande partie des micropolluants est transférée vers 12 hectares de bassins à partir desquels elle s’infiltre dans la nappe phréatique. Pour Karl Glucina, Directeur des Usines, Services et Innovation Eau France chez SUEZ, cette opération permet la pérennisation de l’eau « d’un point de vue qualitatif et quantitatif, même en période de sécheresse ». À l’en croire, ces installations affichent une capacité de traitement de 144 000 m3 par jour et sont capables d’injecter en moyenne entre 15 et 25 millions de m3 d’eau par an dans la nappe phréatique.
Repompée, cette eau bénéficie à près de 1 million d’habitants dans 60 communes de la région Île-de-France. Au-delà de l’approvisionnement en eau potable, le site de réalimentation de Pecq-Croissy favorise l’épanouissement de la biodiversité faunistique et floristique. Les étangs de réalimentation abritent d’ailleurs de nombreux oiseaux avec plus de 70 espèces présentes.
Une nécessité face au changement climatique
Comme le souligne Alexandre Duzan, le Directeur des Innovations Ressources en eau de SUEZ, la recharge maîtrisée des aquifères pour compenser la baisse du niveau des nappes est « éprouvée depuis les années 1950, mais elle offre un accès supplémentaire à la ressource en eau à l’heure du réchauffement climatique ». Ce phénomène se manifeste par le stress hydrique qui affecte particulièrement l’Afrique du Nord. Parmi les solutions explorées dans cette partie du continent figure la réutilisation des eaux usées traitées dans l’irrigation agricole, et même pour l’approvisionnement indirect en eau potable à travers la réalimentation des nappes phréatiques.
Cette technique permet aussi de réduire les infiltrations d’eau salée dans les zones côtières. L’intrusion saline affecte la vie de plusieurs communautés en Afrique. Selon la chercheuse togolaise Mawulolo Yomo, l’ensemble du golfe de Guinée est sujet à un envahissement progressif des eaux de mer dans les nappes côtières, avec des teneurs élevées en sel observées dans les nappes superficielles du bassin sédimentaire côtier du Togo, réduisant ainsi la disponibilité de l’eau douce.
La réponse au défi de la gestion de l’eau à Dakar
Outre la réalimentation de la nappe phréatique, SUEZ apporte une panoplie de solutions pour répondre aux défis liés à la gestion de l’eau en Afrique. C’est le cas au Sénégal où le groupe intervient dans la distribution de l’eau potable en zone urbaine et péri-urbaine en tant que partenaire technique de référence de la société sénégalaise SEN’EAU. Depuis le 28 août, l’entreprise de service public est dirigée par le sénégalais Magatte Niang qui travaille depuis 25 ans dans le secteur de l’eau.
SEN’EAU à qui profitera cette expérience, a mis en œuvre l’outil numérique développé par SUEZ « Aquadvanced® Ressources eau » pour surveiller de manière précise l’état des nappes et le bon fonctionnement des forages. Cet outil innovant permet d’analyser les données en temps réel, d’anticiper les problèmes potentiels et d’optimiser, notamment les opérations de maintenance. Il permet à SEN’EAU de cibler les opérations de maintenance des forages afin d’augmenter leur productivité et diminuer leur consommation énergétique.
SEN’EAU a par ailleurs mis en place deux outils digitaux d’aide à la décision pour la gestion intelligente des réseaux. Il s’agit du Centre de pilotage VISIO-Réseaux qui fournit une vision à 360° sur l’ensemble de l’exploitation, de la production à la distribution, en passant par le traitement des demandes et réclamations des clients. SEN’EAU a également doté d’un centre VISIO-Production l’usine du Point B qui est le cœur du système de distribution de l’eau potable à Dakar. Cette usine reçoit les eaux des usines du Nord et d’une centaine de forages, qui suivent les ALG (adduction depuis le lac de Guiers) jusqu’à Dakar via les réservoirs principaux situés à Thiès.
Pour Sylvain Bedry, l’expert Technique de SEN’EAU, « l’idée est de sécuriser et de pouvoir intervenir sans avoir de manque d’eau pendant les opérations sur le réseau de distribution. Ces opérations consistent par exemple à renouveler l’ensemble des vannes de gros diamètre, ou à isoler les réservoirs pour les nettoyer ».
Pour atteindre ses objectifs, SEN’EAU a aussi entrepris de régénérer plus de 25 forages par an et à l’ambition de passer à plus de 120 opérations grâce à l’outil novateur Airgun® qui permet de restaurer la productivité des forages en éliminant les obstructions. Cette technologie de SUEZ, testée en 2022 et en cours d’implémentation, a l’avantage de réduire drastiquement les temps d’intervention par rapport à des méthodes traditionnelles et d’obtenir un décolmatage significatif synonyme d’augmentation du débit d’exploitation tout en optimisant les consommations énergétiques.
Article réalisé en partenariat avec SUEZ
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