Après avoir importé de l’étranger des membranes d’osmose inverse, utilisées dans le dessalement de l’eau de mer en Algérie, pendant plusieurs années, le pays d’Afrique du Nord veut rompre avec cette démarche en produisant ces matériaux localement et vise notamment la réduction des coûts d’importations.
L’Algérie pourrait bientôt devenir l’un des premiers pays africains à fabriquer localement les membranes d’osmose inverse, couramment utilisées par les usines de dessalement de l’eau de mer en Afrique, et qui reposent sur le principe d’une séparation sel-eau faisant appel à une membrane semi-perméable. Le ministre algérien de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, a dévoilé le projet récemment, pendant la journée parlementaire sur le « dessalement d’eau de mer en tant qu’option stratégique pour l’État…réalisations et défis », ainsi que les démarches entreprises par l’Algerian Energy Company (AEC), filiale de la Sonatrach, auprès d’entreprises internationales spécialisées dans la fabrication et la production d’intrants et d’équipements pour les stations de dessalement.
L’un de ces groupes est l’allemand Port Energy Logistic (PEL), spécialisé dans la fabrication des membranes semi-perméables. Avec lui, l’AEC a signé en mars 2024 un protocole d’accord pour la fabrication locale de membranes de dessalement. Si les membranes d’osmose inverse conviennent au traitement de l’eau avec moins de substances en suspension, elles sont aussi plus adaptées aux besoins d’économie d’énergie et de protection de l’environnement.
Stimuler l’industrie locale dans le dessalement
Cette initiative s’inscrit dans les efforts continus d’AEC, conformément aux orientations des autorités publiques, visant à renforcer la sécurité hydrique du pays, tout en sécurisant l’approvisionnement de ses usines de dessalement en membranes. La facture des importations sera également réduite. Car, si aujourd’hui l’Algérie dispose de 14 usines de dessalement, leurs stations sont toutes dotées de membranes qui ont été importées de l’étranger.
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La production locale devrait donc permettre de mettre fin à ce circuit et de rendre ces matériaux plus accessibles. Par ailleurs, cette nouvelle politique permettra de stimuler l’industrie locale dans le secteur du dessalement et de créer des emplois. Ainsi, au cours des prochaines années, les stations de dessalement de l’eau de mer devraient se multiplier dans ce qui pays d’Afrique du Nord qui mise surtout sur cette pratique pour faire face à la sécheresse.
L’ambition d’ici à 2030, est la couverture de 60 % des besoins en eau potable de l’Algérie à partir du dessalement de l’eau de mer, contre 42% actuellement.
Inès Magoum