Alors que les pays africains sont dans une situation de surendettement accentuée par la récente pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine, la France veut redéfinir le pacte financier mondial, dans un contexte également marqué par l’urgence climatique au niveau mondial. C’est dans ce contexte que la France accueille les 22 et 23 juin 2023, le Sommet pour un « Nouveau pacte financier mondial », co-organisé avec l’Inde qui préside le G20.
Paris sera au centre de toutes les attentions les 22 et 24 juin 2023. C’est que la capitale française accueille, à l’initiative du président Emmanuel Macron, le Sommet pour un « Nouveau pacte financier mondial », coorganisé avec l’Inde qui préside le Groupe des vingt pays les plus développés (G20). Le sommet est organisé au moment où le monde traverse différentes crises, notamment les répercussions de la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine qui ont accéléré l’inflation et l’endettement des États, ainsi que la crise climatique qui creuse les budgets des États, principalement en Afrique.
« Nous frapperons fort, car nous allons tout d’abord établir un nouveau consensus. La lutte contre la pauvreté, la décarbonation de notre économie, afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050, et la protection de la biodiversité sont étroitement liées. Nous devons donc nous accorder conjointement sur la meilleure façon de faire face à ces défis dans les pays pauvres et les pays émergents du monde en développement, sur le montant des investissements », promet le président français Emmanuel Macron.
Les enjeux multiples
Le Sommet pour un « Nouveau pacte financier mondial » a quatre objectifs. Il s’agit de redonner un espace budgétaire aux pays qui font face à des situations difficiles à court terme, notamment les pays les plus endettés. La mise en place d’un nouveau pacte financier mondiale placera le secteur privé au cœur du développement des pays à faible revenu. L’autre objectif de cette rencontre est d’encourager l’investissement dans les infrastructures « vertes » pour la transition énergétique dans les pays émergents et en développement.
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Le sommet vise également à accélérer la mobilisation des financements innovants pour les pays vulnérables au changement climatique. Des grands enjeux, qui nécessitent un panel de haut niveau constitué de décideurs, de partenaires financières, et d’autres organisations de société civile. Ainsi, au moins 100 chefs d’État et de gouvernement sont invités à Paris les 22 et 23 juin 2023.
Réduire le poids de la dette
C’est le cas du président gabonais Ali Bongo Odimba, le mozambicain Filipe Nyusi, le mauritanien Mohamed Ould El-Ghazaouani ou encore le comorien Azali Assoumani. L’évènement est également organisé en présence d’António Guterres, le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), Ursula Von Der Leyen, la présidente de la Commission européenne, Kristina Gorgieva, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) ou encore d’Ajay Banga, le nouveau président du groupe de la Banque mondiale.
Ces acteurs, y compris les organisations de la société civile, travailleront sur des propositions communes, notamment la réforme de la Banque mondiale, les droits de tirage spéciaux, les taxes internationales, et surtout la dette. Selon l’agence de notation financière américaine Fitch, les pays africains, à l’exception de la Zambie et du Ghana qui ont déjà fait défaut, paieront près de 23 milliards de dollars au titre du service de la dette extérieure en 2023. Ce chiffre augmentera de 12 % pour atteindre 25 milliards de dollars en 2024. On estime que la dette extérieure de l’Afrique subsaharienne représentait 700 milliards de dollars en 2021. Si l’on y inclut les pays du Maghreb, celle-ci frôle les 1000 milliards de dollars. Une configuration qui exige un nouveau pacte financier mondial.
Jean Marie Takouleu