L’Égypte vient d’émettre des obligations Panda durables de 478 millions de dollars. Cette transaction garantie partiellement par la Banque africaine de développement (BAD) et Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (AIIB) soutiendra le développement durable.
L’Égypte devient le premier pays africain à lever des fonds dans le marché des obligations Panda en Chine. Le pays des pharaons vient en effet de lever 478 millions de dollars dans le cadre de cette transaction libellée en yuans chinois et garantie partiellement par la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (AIIB).
Les obligations Panda sont émises sur le marché chinois des capitaux par des étrangers, notamment les gouvernements ou des entreprises. Cette première émission de l’Égypte est « une avancée historique, non seulement pour le pays, mais aussi pour l’ensemble du continent. Nous avons ouvert la voie à un financement alternatif et durable pour nos voisins africains et nous avons approfondi le partenariat avec nos homologues chinois », s’en réjouit Mohamed Maait, le ministre égyptien des Finances.
Une première pour un pays africain
Et d’assurer que « c’est plus qu’une simple source de financement, c’est un témoignage de l’importance de nos liens économiques et financiers avec le gouvernement chinois ». Dans le cadre de cette transaction, Bank of China, l’une des quatre plus grandes banques commerciales de Chine a joué le rôle de chef de file, avec le soutien de HSBC Bank (China) Company, la filiale du groupe bancaire britannique HSBC.
Lire aussi- ÉGYPTE : le gouvernement lance des obligations vertes pour financer ses projets verts
Le produit de cette obligation soutiendra le développement durable à travers les transports propres, les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique, la gestion durable de l’eau et des eaux usées, le financement des micro, petites et moyennes entreprises (MPME), et les initiatives de services de santé essentiels, entre autres. Selon les autorités égyptiennes, ces investissements seront réalisés dans le cadre souverain de financement durable lancé en amont de la COP27 en 2022.
Tirer parti des obligations vertes avec l’appui de la BAD
Pour la BAD, l’Égypte qui multiplie les transactions sur le marché des obligations vertes joue ainsi le rôle d’éclaireur pour d’autres pays africains qui vont s’appuyer sur les obligations Panda dans leurs processus développement. « Cette première émission d’obligations Panda par un État souverain africain illustre parfaitement la manière dont les pays membres régionaux de la BAD peuvent tirer parti de la cote de crédit AAA de la Banque pour pénétrer de nouveaux marchés et mobiliser des financements durables à des conditions compétitives auprès d’investisseurs internationaux », explique Mohamed El Azizi, directeur de la BAD pour l’Afrique du Nord.
La banque panafricaine basée à Abidjan en Côte d’Ivoire encourage d’ailleurs les pays africains à tirer profit du marché mondial des obligations vertes qui a franchi la barre de 2 500 milliards de dollars en janvier 2023, selon la Banque mondiale.
Jean Marie Takouleu