Le gouvernement de Djibouti vient de signer un accord-cadre avec l’entreprise française Engie pour la mise en œuvre de la première phase du projet solaire situé dans la région désertique de Grand Bara, au sud du pays. L’accord porte sur la construction d’une centrale solaire photovoltaïque d’une capacité de 30 MW.
Cette centrale solaire fait partie d’un projet beaucoup plus vaste : la construction d’un complexe solaire de 300 MW. L’investissement global devrait s’élever à 360 millions d’euros. Il s’agit d’un important projet qui connaît des rebondissements et tient en haleine les Djiboutiens. Au départ, en 2016, la première phase du projet de 50 MW a été confiée à Green Enesys, une entreprise suisse. Une cérémonie pour la pose de la première pierre avait même lieu, en présence du président djiboutien Ismaïl Omar Guelleh.
Un projet important
Près de 3 ans plus tard, aucun panneau solaire n’a été installé dans le désert de Grand Bara et, logiquement, la situation des Djiboutiens confrontés aux coupures d’électricité n’a guère changé. Mais l’entrée en scène d’Engie, redonne de l’espoir. Les 30 MW qu’elle produira permettront à Djibouti de réduire sa dépendance vis-à-vis de l’Éthiopie qui fournit la grande partie de l’électricité consommée dans le pays. Actuellement, Djibouti dispose d’une capacité installée de 126 MW, produits à partir des centrales thermiques.
Mais le gouvernement de ce pays d’Afrique de l’Est ambitionne de consommer dans les prochaines années une électricité produite à 100 % à partir de sources d’énergies primaires renouvelables. Et c’est possible. Puisque le pays regorge d’énormes potentialités. Il s’agit notamment du solaire, avec un territoire très ensoleillé et de l’éolien, avec des côtes balayées par les vents. D’ailleurs, un projet éolien de 60 MW est actuellement dans les tiroirs du gouvernement. Il s’agit de la construction d’un parc éolien dans le golf de Goubet situé à l’est du pays. Le Qatar s’est dit prêt à investir dans ce projet…
Mais la plus grande ressource renouvelable du pays reste sans doute la géothermie, avec un potentiel estimé à 1 000 MW. Car Djibouti est situé au point de jonction de trois rifts majeurs, que sont le rift de la mer rouge, celui du golfe d’Aden et le rift est-africain. À l’extrémité de ces plaques tectoniques se trouve une aire volcanique avec des fumerolles et des geysers. Cette énergie emprisonnée dans le sous-sol, particulièrement autour des lacs Abbe et Assal, constitue une immense source d’énergie renouvelable, pour le moment inexploité.
Jean Marie Takouleu