C’est à Djibouti que le directeur de la Banque africaine de développement (BAD) pour l’Afrique de l’Est, Gabriel Negatu, a signé l’accord de prêt de 15 millions de dollars avec le ministre djiboutien de l’Économie et des Finances chargé de l’industrie, Ilya Moussa Dawaleh.
Cet argent permettra de poursuivre l’exploration et de débuter la construction d’une centrale géothermique dans la région du Lac Assal. Selon Gabriel Negatu, l’objectif est de permettre au pays de soulager les populations dépourvues d’accès à l’électricité. Pour offrir l’électricité aux ménages, le Djibouti est actuellement contraint d’exporter des barils de pétrole (214 000 chaque année selon la BAD) pour faire tourner ces centrales. Une autre partie (65 %) de l’énergie est importée de l’Éthiopie voisine.
Un projet qui ne date pas d’aujourd’hui
Pourtant le Djibouti dispose d’une très grande capacité de production d’énergie géothermique, 1000 MW selon le gouvernement. Il s’agit d’une source d’énergie produite naturellement par la terre. Concrètement, la montée du magma vers les couches supérieures de la terre entraîne un gros potentiel de production de chaleur. Cette chaleur est ensuite récupérée et transformée en énergie électrique.
Le pays du président Ismail Omar Guelleh explore cette source d’énergie depuis l975 avec le premier forage du Bureau de recherche géologique et minière (BRGM), un organisme français. C’est la banque mondiale qui finance en partie la deuxième exploration qui a lieu en 1980 dans la région d’Hanlé, puis dans la région du Lac Assah où quatre puits sont forés ; deux se révèlent productifs. Une guerre civile éclate cependant dans les années 90 et le projet est abandonné.
Il n’est relancé qu’en 2 000, mais cette fois avec le soutien de l’Islande. Mais la coopération entre les deux pays sur le plan financier ne fera pas long feu, l’Islande étant paralysée par une crise économique à partir de 2008. La BAD répond aujourd’hui à une demande que le Djibouti a formulée depuis 2010. Il avait fait la même proposition à la Banque mondiale.
Jean Marie Takouleu