L’Agence multilatérale de garantie des investissements (Miga), une filiale du groupe de la Banque mondiale, vient d’apporter son soutien au projet éolien de Ghoubet, à Djibouti, en garantissant les investissements de Djibouti Wind Company, l’entreprise ad hoc mise en place pour le développement du projet.
Les 91,6 millions de dollars de garantie ont été émis pour les des actionnaires de l’entreprise, c’est-à-dire l’Africa Finance Corporation (AFC), un fonds panafricain dédié au développement des infrastructures basé à Lagos au Nigéria ; Climate Fund Managers (CFM), un gestionnaire de fonds d’investissement climatique et Great Horn Investment Holding (GHIH), un fonds d’investissement mis en place pour le développement de Djibouti. La Société néerlandaise de financement du développement (FMO) est également membre du consortium qui développe le projet éolien de Ghoubet.
Une garantie sur 20 ans
La garantie de la Miga couvre 90 % de risques liés aux investissements réalisés et des revenus futurs du projet pour une durée maximale de 20 ans. Selon la Miga, cette garantie fournira une protection contre l’inconvertibilité des devises et les restrictions de transfert, l’expropriation, la rupture de contrat, la guerre ou les troubles civils.
« En plus de ses propres ressources, la Miga utilise le mécanisme de garantie de l’Association internationale de développement (Miga Guarantee Facility – MGF) pour fournir une première couche de pertes à l’appui du projet. La MGF aide à combler les lacunes lorsque les capacités dujet marché et celles de la Miga sont insuffisantes ou indisponibles pour attirer les investissements privés », explique la Miga.
Réduire la consommation des énergies fossiles
La construction du parc éolien de Ghoubet a été confiée, il y a de cela quelques semaines, à Siemens Gamesa Renewable Energy. L’entreprise espagnole qui emploie près de 8 500 personnes installera 17 éoliennes SG 3.4-132 sur une superficie de 395 hectares près de l’anse (une baie de petite dimension, Ndlr) de Ghoubet dans la région d’Arta, le long de la frontière avec la région de Tadjourah. Le parc affichera une capacité de 59,8 MW.
Le projet comprend aussi la construction d’une ligne d’interconnexion située dans la région d’Arta, entre le lac Assal et la ville de Djibouti. Une fois que le tout sera opérationnel, l’électricité produite par le parc éolien de Ghoudet sera vendue à l’entreprise publique Électricité de Djibouti (EDD), dans le cadre d’un contrat d’achat d’électricité (CAE) d’une durée de 25 ans.
Les promoteurs du projet estiment que le parc éolien évitera les émissions de 154 526 tonnes de CO2 par an lorsqu’il sera en service. Le projet s’inscrit dans le cadre la Vision Djibouti 2035, qui vise à passer d’une dépendance totale à l’égard de l’énergie thermique, en 2010, à des sources d’électricité 100 % renouvelables d’ici à 2030.
Jean Marie Takouleu