Les yeux seront rivés sur Abidjan du 21 au 23 mars 2023. La capitale économique ivoirienne accueille l’évènement phare de l’année sur le financement de l’accès à l’énergie en Afrique. Un service essentiel qui reste un luxe pour de nombreux Africains. Rien qu’en matière d’électricité, 600 millions de personnes n’y ont pas encore accès malgré la baisse progressive des prix des équipements de production et la mobilisation des financements ces dernières années.
Ces questions seront à l’ordre du jour lors du Forum d’investissement pour l’accès à l’énergie (EAIF) 2023. Cette année, l’évènement organisé par l’Alliance pour l’électrification rurale (ARE) rassemblera jusqu’à 350 financiers privés et publics, investisseurs dans le domaine de l’énergie et du climat, institutions de financement du développement, partenaires de financement internationaux, représentants gouvernementaux et entreprises privées. L’EAIF 2023 est accueilli par la Banque africaine de développement (BAD) et le Fonds pour l’énergie durable en Afrique (Sefa), un fonds spécial multi-donateurs géré par la BAD.
La participation des fournisseurs d’accès à l’électricité
Ces deux partenaires financiers sont très actifs dans le secteur des énergies vertes pour l’électrification en Afrique. Il y a quelques semaines, la BAD et le Sefa ont débloqué plus de 137 millions de dollars pour l’électrification de plusieurs villes et localités au Niger. Aux côtés de ces acteurs clés, la plateforme européenne GET.invest et la plateforme de données et de transactions en libre accès Prospect soutiennent également l’EAIF 2023.
Parmi les autres acteurs attendus le 21 mars 2023 à Abidjan figure Engie Energy Acces, la filiale du groupe français Engie qui propose des solutions décentralisées d’accès à l’électricité, notamment les systèmes solaires domestiques et les mini-réseaux solaires. Sa compatriote Schneider Electric, qui fournit des solutions numériques d’énergie et d’automatisation pour l’efficacité et le développement durable figure également parmi les partenaires du Forum d’investissement pour l’accès à l’énergie 2023.
Le financement de l’accès aux énergies renouvelables
L’évènement accueillera 20 exposants et pas moins de 80 intervenants. Parmi ces derniers figure notamment Bärbel Höhn, la représentante spéciale du ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du développement (BMZ) pour l’énergie en Afrique. L’Allemagne qui accompagne le déploiement des énergies renouvelables en Afrique à travers plusieurs initiatives, notamment à travers le Fonds AfricaGoGreen (AGGF) lancé par son agence de développement, la Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW).
Beatrice Muthoni de la société d’investissement britannique InfraCo Africa sera également de la partie. Il en est de même pour les représentants de la Société financière internationale (SFI), la filiale du groupe de la Banque mondiale en charge du financement du secteur privé. Le financement de l’accès à l’énergie sera donc au cœur des échanges. En Afrique, les énergies renouvelables sont à la peine malgré un potentiel énorme.
La chute des investissements en 2021
Selon un rapport du cabinet BloombergNEF publié à l’occasion de la 27e Conférence des parties des Nations unies sur le changement climatique (COP27) en Égypte, les investissements dans les énergies renouvelables dans le monde ont grimpé de 9 % sur un an pour atteindre leur plus haut niveau historique en 2021. Pendant ce temps, ils ont chuté de 35 % en Afrique, qui ne représente que 0,6 % des 434 milliards de dollars investis dans les énergies renouvelables à travers la planète.
« Seulement 2,6 milliards de dollars de capitaux ont été déployés pour l’éolien, le solaire, la géothermie et d’autres projets d’énergie renouvelable en 2021, au plus bas en onze ans », détaille le rapport. Le bilan de l’année 2022 reste très attendu, d’autant plus qu’elle est considérée comme celle de la relance après la pandémie de Covid-19 qui a ébranlé tous les secteurs d’activités dans le monde.
Pour plus d’informations sur l’EAIF 2023, cliquez ici.
Jean Marie Takouleu