Le protocole d’accord a été signé entre le ministre sud-africain de l’Eau et de l’Assainissement, Senzo Mchunu, et son homologue zimbabwéen, le ministre des Terres, de l’Agriculture, de la Pêche et du Développement rural, Anxious Jongwe Masuka. Selon l’entente, la municipalité sud-africaine de Musina recevra très bientôt, 15 millions de m3 d’eau potable par an, soit environ 41 700 m3 d’eau par jour en provenance du Zimbabwe. La ressource sera transférée de la station d’eau potable de Beitbridge, située dans la province du Matabeleland méridional, et qui affiche une capacité de 4 000 m3 par heure, l’équivalent de 96 000 m3 par jour, 2,88 millions de m3 par mois et 34,56 millions de m3 d’eau par an.
Cette nouvelle source d’approvisionnement en eau devrait permettre de pallier les pénuries dans la municipalité de Musina, dont la population est estimée en 2024 à 132 009 habitants, répartis dans 192 villages. « La ville est sèche, les sources d’eau sont limitées et l’approvisionnement dépend en grande partie des eaux souterraines », indique les autorités sud-africaines. L’eau potable passera par une canalisation de 20 km, qui partira du fleuve Limpopo pour satisfaire les besoins en eau des habitants de Musina.
Un accord trouvé après de longues négociations
Des travaux supplémentaires seront réalisés pour augmenter la capacité de pompage à la prise d’eau de Limpopo, installer une conduite ascendante vers le stockage, étendre la capacité électrique de la station de potabilisation de Beitbridge, et pour améliorer la route d’accès et la sécurité autour de l’installation hydraulique à Beitbridge.
La ressource issue de l’usine de traitement d’eau potable sera vendue au gouvernement de la nation arc-en-ciel. Rappelons que l’accord signé le 14 mars 2024 est le résultat de longues négociations qui ont abouti en décembre 2023, suite à l’approbation du projet de vente de l’eau par le Cabinet des ministres du Zimbabwe.
Outre l’amélioration de la résilience hydrique dans la ville de Musina, l’accord renforcera les relations entre le Zimbabwe et l’Afrique du Sud, qui ont signé des années plus tôt (en 2015), la coopération en matière de gestion des ressources en eau et sur l’établissement et le fonctionnement de la Commission conjointe de l’eau (JWC).
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Dans la foulée de la signature de l’accord pour le transfert de l’eau de Beitbridge à Musina, « le ministre sud-africain de l’Eau et l’Assainissement Senzo Mchunu et ses homologues du Zimbabwe, du Botswana et du Mozambique, tous membres de la Commission du cours d’eau du Limpopo (Limcom), ont signé l’accord Limcom modifié dans l’accord transfrontalier pour permettre aux ministres d’adopter des politiques, des décisions et de fournir des orientations sur la promotion et la coordination de la gestion, du développement et de l’utilisation équitable des ressources en eau partagées », peut-on lire dans un communiqué du gouvernement de la République d’Afrique du Sud. Ces ressources en eau partagées, à l’instar du fleuve Limpopo, soutiennent diverses activités socio-économiques dans les quatre pays, notamment l’agriculture, le tourisme, la production d’énergie.
Inès Magoum